Quatre ressortissants français, accusés d’être des agents du renseignement, ont été appréhendés dans la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou. Selon une source burkinabè, ces individus, supposés être des agents de la DGSE, sont actuellement interrogés pour vérifier leurs activités réelles. Cette situation survient dans un climat de relations déjà fragilisées entre la France et le Burkina Faso, exacerbé par des événements politiques et diplomatiques récents.
Une source diplomatique française a révélé que ces quatre techniciens, munis de passeports diplomatiques et de visas, étaient au Burkina Faso pour une opération de maintenance informatique à l’ambassade de France. Leur arrestation le 1er décembre a été suivie d’une mise en examen le 14 décembre, avec un transfert à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou. Malgré l’exercice de la protection consulaire par le consulat général de France, ces événements soulèvent des questions sur la nature réelle de leur mission.
La France reconnaît les procédures judiciaires mais…
En réponse, le gouvernement français a officiellement reconnu les procédures judiciaires en cours tout en rejetant les accusations d’espionnage. Insistant sur le caractère purement technique de la mission des quatre Français, la France demande leur retour immédiat.
Les relations franco-burkinabè traversent une période particulièrement difficile depuis l’arrivée au pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022, suite à un coup d’État. Cette tension s’est accrue avec la dénonciation par Ouagadougou d’un accord militaire datant de 1961 et le retrait subséquent des forces françaises. Plusieurs médias français, dont Le Monde et France 24, ont été suspendus dans le pays, reflétant une méfiance croissante envers la France. Ces médias sont accusés de propagande dans le pays.
Dans le contexte de cette détérioration diplomatique, le Burkina Faso a également pris des mesures économiques significatives contre des intérêts français. Le pays a mis fin à la concession aéroportuaire de Donsin, attribuée à un consortium français, suite à un incident tragique en janvier 2023 et à des préoccupations sur la qualité des travaux. Ces actions s’inscrivent dans une série de décisions visant à réévaluer les accords et les relations avec la France. Autre point, le français va bientôt être relégué au niveau d’une langue de travail.
Le Burkina Faso, cherchant à diversifier ses alliances, se tourne vers de nouveaux partenaires, notamment la Russie. Cette orientation se manifeste à travers des engagements militaires et des promesses de développement d’infrastructures, comme une centrale nucléaire.
La réception de céréales russes en novembre souligne cette nouvelle dynamique de coopération. Ces développements, conjugués aux récentes tensions, esquissent un changement significatif dans le paysage géopolitique de la région, affectant profondément les relations entre le Burkina Faso et la France.
Laisser un commentaire