Avec l’appui de Coris Bank international Bénin, l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (Iajp) dirigé par le père Eric Aguénounon a organisé au Chant d’oiseau de Cotonou, la première conférence de l’année 2024. Elle a eu lieu autour du thème : « La coopération régionale et les défis sécuritaires transfrontaliers en Afrique occidentale ». Cette thématique a été développée par le professeur Delidji Eric Dégila en sa qualité d’expert dans le domaine des Relations Internationales. Venu directement de la Suisse pour cet exercice, le conférencier est professeur associé au Centre d’étude sur les conflits, le Développement et la Consolidation de la Paix et au Centre d’étude de la Gouvernance Mondiale.
Sécurité humaine et promotion de la paix
Devant les autorités politico-administratives, les acteurs politiques, les membres des organisations de la société civile, les partis politiques, les étudiants qui ont participé à cette soirée, le professeur Delidji Eric Dégila a fait l’état des lieux de la situation sécuritaire en Afrique occidentale. Il a également identifié les différents facteurs qui favorisent la situation relative à l’insécurité dans cette partie de l’Afrique. Il n’a pas manqué de mettre l’accent sur la nécessité de revoir certaines choses. L’universitaire a mis l’accent sur la sécurité humaine et la promotion de la paix positive qu’il désigne comme socle de la coopération régionale dans la lutte contre les défis sécuritaires transfrontaliers.
Il a insisté sur la nécessité de prendre en compte l’histoire de l’Afrique et celle de la création des états modernes africains pour envisager une coopération transfrontalière plus efficiente. « L’Afrique occidentale présente un certain nombre de caractéristiques qui ont un impact direct sur les défis militaires transfrontaliers », indique-t-il dans un premier temps. Il a mis l’accent sur « la nécessité de déconstruire notre compréhension des défis sécuritaires en Afrique en adoptant une approche multiscalaire et en prenant davantage en considération notre histoire, celles de la formation des États modernes africains, afin d’envisager une coopération régionale plus efficiente ».
15 conflits sur 34 se déroulaient en Afrique en 2022
À en croire la description qui a été faite par le professeur Delidji Eric Dégila, le contexte sécuritaire africain a profondément changé au cours de ces dernières décennies. « L’agenda du Conseil de Sécurité des Nations Unies est essentiellement occupé par les questions de sécurité en Afrique », a noté le professeur associé au Centre d’étude sur les conflits. Il indique que le dernier rapport du Secrétaire Général de l’Onu présenté au Conseil de Sécurité sur la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest et beaucoup plus au Sahel est inquiétant. Il fait savoir que la situation revêt désormais un caractère hybride et/ou asymétrique. Toujours selon le point, en 2022, sur 34 conflits dans le monde, 15 se déroulaient en Afrique.
Le professeur Delidji Eric Dégila a mis notamment l’accent sur trois points qui justifient ces menaces. Il évoque, en effet, la prolifération des mouvements terroristes, la diffusion des pandémies transfrontalières et l’amplification du phénomène de la piraterie. Il a plaidé pour un changement de paradigme indispensable à l’élaboration des politiques publiques de coopération efficiente. Il a notamment insisté sur la nécessité pour les États d’assumer leurs fonctions régaliennes pour ne pas favoriser l’émergence d’un environnement de violence culturelle.
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