De nombreux Africains font face à des obstacles significatifs lorsqu’ils cherchent à obtenir des visas pour se rendre en Europe. Ce phénomène, souvent attribué à des politiques migratoires strictes, a des répercussions profondes sur les individus et les familles qui aspirent à des opportunités d’éducation, de travail ou à des regroupements familiaux. Les critères d’admissibilité rigoureux, les longs délais de traitement et les coûts élevés associés à la procédure de demande de visa constituent des barrières notables.
De plus, la nécessité de fournir une multitude de documents justificatifs, tels que des preuves de revenus stables, des lettres d’invitation et des itinéraires de voyage détaillés, complique davantage le processus pour de nombreux demandeurs. Ces défis soulignent les disparités dans la liberté de mouvement et mettent en lumière les enjeux socio-économiques auxquels sont confrontés les Africains dans le contexte de la migration internationale.
Une nouvelle tendance et une loi en Espagne
L’Espagne a récemment adopté une législation ciblant spécifiquement les voyageurs sénégalais faisant escale à l’aéroport Adolfo Suárez Madrid-Barajas. Désormais, tout Sénégalais transitant par cet aéroport doit être muni d’un visa de transit. Cette décision fait suite à une période où l’aéroport est devenu un point de convergence pour de nombreux migrants africains cherchant à déposer une demande d’asile durant leur escale.
L’adoption de cette mesure est intervenue après que Madrid a accusé les autorités de transformer l’aéroport en un point d’accueil massif pour les migrants, notamment en provenance du Sénégal, entraînant une saturation des services et des infrastructures dédiées aux demandeurs d’asile. Cette situation a culminé entre décembre et janvier, période durant laquelle une augmentation significative des arrivées a été enregistrée.
La nécessité de visas de transit pour les escales dans les aéroports des États Schengen n’est pas une nouveauté en soi. Des ressortissants de nombreux pays, tels que l’Afghanistan, le Bangladesh et l’Iran, entre autres, sont déjà soumis à cette exigence. Toutefois, la liste s’est allongée pour inclure, spécifiquement pour l’Espagne, des pays comme le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et désormais le Sénégal.
Cette nouvelle réglementation a été précédée, début février 2024, par des instructions spécifiques à l’aéroport Blaise Diagne de Diass. Ces directives stipulaient que les voyageurs sénégalais, sans visa Schengen et en escale en Espagne, devaient désormais présenter un visa de transit. Cette initiative faisait suite à une demande explicite de l’Espagne adressée au Maroc, lui demandant d’empêcher l’embarquement des Sénégalais vers l’Espagne sans le dit visa.
La mesure a été accueillie avec un mélange de réactions. Les syndicats de police, confrontés à des conditions de travail difficiles durant la crise à Barajas, ont salué l’introduction de cette exigence. En revanche, elle a été vivement critiquée par des organisations non gouvernementales, comme la Commission espagnole d’assistance aux réfugiés, qui y voient une entrave supplémentaire à l’accès à la protection pour les migrants, s’inscrivant dans une tendance plus large d’externalisation des frontières européennes.
En somme, l’Espagne, en adoptant cette loi, vise à réguler l’afflux de migrants via son territoire, mais cette démarche soulève des questions quant à son impact sur les droits des personnes en quête de protection internationale.
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