Au cours du week-end dernier, l’armée malienne et le groupe russe Wagner ont conjointement investi la mine d’or d’Intahaka, un vaste site d’orpaillage artisanal niché dans le gourma malien, à environ 80 kilomètres au nord de Gao. Cette intervention suscite déjà diverses interprepretations. Mais officiellement, cette descente vise à sécuriser cette mine d’or.
Le vendredi 9 février, les forces combinées ont débarqué par hélicoptère, témoignant d’une opération d’envergure. Intahaka, considérée comme la plus grande mine d’or artisanale du nord du Mali, attire depuis environ six ans des milliers d’orpailleurs en quête de quelques grammes d’or et d’une vie meilleure.
Cependant, ce lieu n’a jamais été l’apanage exclusif des chercheurs d’or. Au fil du temps, il a été le théâtre d’affrontements entre divers groupes armés, tels que les rebelles du CSP, les jihadistes du Jnim liés à al-Qaïda, ou encore les partisans de l’organisation État islamique au Sahel.
Selon un rapport de l’ONUDC publié en novembre dernier, ces groupes armés ont organisé des systèmes de prélèvement de taxes complexes, tirant profit du trafic d’or pour financer leurs activités. Les mines artisanales maliennes produiraient officiellement au moins 26 tonnes d’or chaque année, mais cette estimation semble largement sous-évaluée en raison du contrôle exercé par les groupes armés dans le Nord.
Les sources locales, sécuritaires et civiles, indiquent que la mission de Wagner à Intahaka vise à sécuriser le site et à priver les groupes armés non étatiques de cette source de revenus. Des fouilles ont été effectuées dans les abris des orpailleurs, excluant toute présence armée, y compris celle du Gatia, un groupe local allié des autorités maliennes de transition et impliqué dans la gestion du site ces derniers mois.
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