Le Burkina Faso, pays d’Afrique de l’Ouest, regorge de richesses minières, principalement dans le secteur de l’or. Ces ressources représentent une part significative de son économie, contribuant à hauteur de 14% du Produit Intérieur Brut (PIB) et représentant 79% des exportations. Cependant, malgré cette richesse apparente, le pays n’a pas encore pleinement bénéficié de ses ressources minières pour stimuler son développement socio-économique et assurer un avenir prospère à ses citoyens.
Une récente réforme du Code minier, adoptée le 20 mars 2024 par le gouvernement, offre une lueur d’espoir. Cette réforme vise à corriger les lacunes du système actuel, notamment en ce qui concerne la participation de l’État dans les activités minières. Actuellement fixée à un modeste 10%, cette participation gratuite ne permet pas aux autorités burkinabé de concrétiser pleinement leurs ambitions de développement.
Une illustration frappante de cette situation est la révélation qu’une mine d’or produisant 11,35 tonnes par an voit 90% de ses bénéfices bénéficier à une entreprise étrangère, en l’occurrence le Canada. Cette situation, qui n’est pas unique au Burkina Faso, met en lumière les déséquilibres hérités du passé colonial et réaffirme la nécessité d’une réforme radicale.
La proposition phare de la réforme consiste à augmenter la participation de l’État dans les activités minières à un minimum de 15%. Cette mesure vise à garantir une meilleure redistribution des richesses minières au profit du peuple burkinabé. De plus, la création d’une réserve nationale d’or, alimentée par les compagnies minières, ainsi que la transformation du Fonds minier de développement local en un Fonds minier de développement national témoignent de l’engagement du gouvernement à investir les revenus miniers dans des programmes de développement à grande échelle, y compris la lutte contre le terrorisme qui sévit dans certaines régions du pays.
Cette réforme, bien que discutée depuis plusieurs années, prend une importance particulière dans le contexte actuel. En effet, le secteur minier burkinabé a connu des revers, notamment une diminution de la production d’or en 2022 et la fermeture de la plus grande mine de zinc du pays. Pour revitaliser ce secteur crucial de l’économie, le gouvernement a lancé des initiatives ambitieuses telles que la construction de la première raffinerie d’or du pays et l’inauguration d’une usine de traitement des résidus miniers, visant à valoriser pleinement les ressources disponibles et à encourager le développement durable.
Au-delà de l’aspect économique, cette réforme symbolise un changement profond dans la manière dont le Burkina Faso envisage son avenir. En mettant l’accent sur la maximisation des retombées des ressources minières au niveau national, le pays affirme sa volonté politique de transformer ses richesses naturelles en moteur de développement et de progrès pour l’ensemble de sa population.
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