Coup de massue de la Russie contre un groupe européen

PHOTO/ALEXANDER NEMENOV/REUTERS

Le groupe italien Ariston, spécialiste des systèmes de chauffage et de production d’eau chaude, a vu sa filiale russe passer sous le contrôle temporaire du géant énergétique public russe Gazprom. Cette annonce, faite récemment par les autorités russes, est présentée comme une réaction aux sanctions occidentales jugées hostiles et contraires au droit international.

L’ambassade de Russie en Italie a justifié cette mesure radicale par la nécessité de répondre aux actions que Moscou perçoit comme une menace à sa sécurité. La décision intervient dans un contexte où la rhétorique des dirigeants occidentaux est décrite par l’ambassade comme de plus en plus agressive et irresponsable, visant à saper la stabilité nationale russe sous divers aspects, y compris économiques et énergétiques.

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Rome, de son côté, n’a pas tardé à exprimer son mécontentement. Le ministère italien des Affaires étrangères a publié un communiqué soulignant la forte déception du gouvernement face à cette décision qu’il juge sans aucun fondement légal. Le ministre des Affaires étrangères italien, Antonio Tajani, a souligné l’ancrage historique d’Ariston dans le tissu économique italien, réfutant tout lien de l’entreprise avec la crise internationale en cours.

L’Union européenne et l’Allemagne ont également exprimé leur condamnation de cette prise de contrôle, la percevant comme une illustration du mépris de la Russie pour les règles de droit international. Ces critiques interviennent alors que Moscou avait déjà appliqué une mesure similaire à une filiale allemande de Bosch en Russie.

Dans un contexte plus large, cette décision de Moscou intervient après une série de tensions croissantes entre la Russie et les acteurs occidentaux, y compris dans le domaine de l’information et des médias sociaux. En effet, en novembre 2023, la Russie avait placé Andy Stone, directeur de la communication chez Meta, sur une liste de personnes recherchées, aggravant les frictions entre le Kremlin et le géant des réseaux sociaux américains.

Ce nouvel épisode de confrontations entre la Russie et les pays occidentaux soulève des questions sur l’escalade potentielle des tensions et les répercussions pour les entreprises multinationales opérant en Russie. Les décisions prises par Moscou semblent indiquer une stratégie de renforcement de son autonomie économique et technologique face à des sanctions internationales persistantes.

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