Le réchauffement climatique mobilise de plus en plus de citoyens et d’États à travers le monde, conscients des risques environnementaux croissants. La Chine, notamment, a pris une avance considérable dans le secteur des énergies renouvelables, devenant ainsi un acteur majeur de ce marché en pleine expansion. Lors de la dernière COP28, les nations ont affiché leur volonté de tripler les capacités de production d’énergie renouvelable d’ici 2030, dominées par l’énergie solaire qui représente 75% des nouvelles capacités mondiales.
Systovi, un fabricant de panneaux solaires français basé à Carquefou près de Nantes depuis 2008, a récemment annoncé l’arrêt de ses activités après avoir été placé en redressement judiciaire. Malgré les efforts et les discussions réglementaires en France et en Europe, l’entreprise n’a pas résisté à la pression du marché, exacerbée par une inondation de produits à bas prix provenant de Chine. Ce phénomène, connu sous le nom de dumping, a été particulièrement intensif depuis l’été 2023.
Le dumping chinois dans le secteur des panneaux solaires a provoqué une baisse drastique des prix, avec des produits chinois vendus à peu près deux fois moins cher que les fabrications françaises. Cette situation a entraîné une surcapacité mondiale, notamment après une production massive post-Covid par les entreprises chinoises, rendant la concurrence insoutenable pour les producteurs européens moins protégés.
En réponse à cette ultradomination du marché par la Chine, la France a lancé début avril un plan ambitieux pour dynamiser le déploiement des capacités d’énergie solaire sur son territoire et encourager la production locale. L’objectif fixé par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, est de produire localement 40% des panneaux photovoltaïques utilisés en France d’ici à 2030. Le plan prévoit également la construction de deux nouvelles usines de panneaux solaires à l’horizon 2025.
Aujourd’hui, il ne reste qu’un seul fabricant français de panneaux solaires encore en activité, une situation alarmante quand on pense qu’il y avait encore une douzaine de ces entreprises en France il y a un peu plus d’une décennie. Cette évolution dramatique souligne l’importance de soutenir les industries locales face à une concurrence internationale féroce et souvent déloyale.
Alors que le monde s’efforce de doubler l’efficacité énergétique et de réduire les émissions de gaz à effet de serre, la France, comme beaucoup d’autres nations, doit trouver des moyens pour renforcer ses capacités industrielles dans le secteur de l’énergie renouvelable. Ce n’est qu’en affirmant une volonté politique forte et en adoptant des mesures protectionnistes adéquates que les fabricants locaux pourront rivaliser sur un marché globalisé et impitoyable.
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