Depuis plusieurs années, les relations franco-algériennes sont marquées par des tensions, notamment en raison de divergences sur la gestion du passé colonial. Ces crispations se cristallisent autour de la mémoire des événements tragiques liés à la colonisation de l’Algérie, un sujet qui demeure un point d’achoppement entre les deux nations.
Abdelmadjid Tebboune, président de l’Algérie, a récemment réaffirmé sa position intransigeante concernant le dossier mémoriel entre son pays et la France. Lors de la Journée de la mémoire, il a souligné que ce dossier « ne saurait faire l’objet de concessions ni de compromis ». Cette déclaration fait suite à une série de discussions et de recommandations émises par une commission mixte d’historiens français et algériens, instaurée pour apaiser les relations bilatérales.
La commission, créée en 2022, a pour objectif de réexaminer les événements et les séquelles de la période coloniale qui s’étend de 1830 à 1962. Elle a déjà organisé quatre rencontres et suggéré plusieurs mesures concrètes, comme l’apposition de plaques commémoratives en France et la restitution d’archives et d’objets historiques à l’Algérie.
Parallèlement, Abdelmadjid Tebboune a exprimé sa volonté de tourner la page tout en insistant sur la nécessité d’une démarche sérieuse et crédible pour traiter ce dossier délicat. Il se dit prêt à avancer vers l’avenir dans un climat de confiance mutuelle, tout en restant ferme sur les principes de vérité et d’équité historique.
Cette posture intervient à un moment politique crucial pour l’Algérie, avec l’annonce d’une élection présidentielle anticipée prévue pour le 7 septembre, trois mois avant la date initialement prévue. Cette élection pourrait renforcer ou modifier la dynamique de pouvoir en Algérie, influençant potentiellement les relations futures avec la France.
Alors que Tebboune prévoit une visite d’État en France fin septembre, les discussions autour du dossier mémoriel semblent destinées à demeurer un sujet épineux entre les deux pays. Le refus de faire des concessions sur ce dossier reflète la complexité des liens historiques et la difficulté de concilier mémoire et diplomatie.
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