À travers le monde, les pays producteurs de pétrole et de gaz cherchent à diversifier leurs économies pour réduire leur dépendance aux hydrocarbures. Cet effort se manifeste notamment dans le monde arabe où des nations telles que les Émirats arabes unis (EAU) investissent massivement dans des secteurs hors ressources fossiles pour préparer leur avenir économique au-delà du pétrole. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’annonce récente d’un engagement des EAU à investir 3 milliards de dollars dans le développement portuaire en Afrique, marquant une nouvelle phase de leur stratégie d’expansion économique sur le continent.
Depuis l’accord avec le Maroc, les EAU ont clairement indiqué leur intention de renforcer leur présence en Afrique. Leur cible, après le Maghreb, semble se concentrer sur l’Afrique subsaharienne. DP World, géant émirati de la logistique et du développement portuaire, a récemment annoncé des plans ambitieux pour répondre à la demande croissante de minéraux essentiels comme le cobalt et le lithium, indispensables à la technologie moderne. Cette expansion envisage notamment des investissements significatifs dans des pays comme la Tanzanie et la Zambie, tout en explorant d’autres opportunités en Afrique du Sud et au Kenya.
La stratégie des EAU, articulée autour de l’amélioration des infrastructures logistiques et portuaires, vise à réduire les coûts élevés de la chaîne d’approvisionnement en Afrique, un continent où le coût des services logistiques est notoirement élevé par rapport aux normes mondiales. Cette initiative pourrait non seulement augmenter l’efficacité des exportations africaines de minéraux, mais également stimuler les économies locales par la création d’emplois et l’amélioration des infrastructures.
Cependant, cette expansion n’est pas sans défis ni sans concurrence. DP World a subi un revers en Afrique du Sud, perdant un contrat majeur au profit d’International Container Terminal Services, dirigée par le milliardaire philippin Enrique Razon. Ce revers met en lumière la compétitivité du secteur et les difficultés à naviguer dans des marchés complexes et régulés.
Les probables conséquences de ces investissements massifs sont multiples. À court terme, ils peuvent dynamiser les économies locales par des créations d’emplois et des améliorations infrastructurelles. À long terme, ils pourraient aider à redéfinir les relations économiques entre le monde arabe et l’Afrique, renforçant les liens Sud-Sud. Toutefois, cette incursion pourrait également soulever des questions sur l’influence étrangère en Afrique et sur la soutenabilité des projets en termes de respect des normes environnementales et sociales.
Ainsi, alors que les Émirats continuent de redéfinir leur présence économique en Afrique, les implications de ces investissements pour le continent restent à surveiller de près, tant pour leurs potentiels bénéfiques que pour les défis qu’ils comportent.
Laisser un commentaire