France: Bolloré perd une bataille au Cameroun

Photo de Tingey Injury Law Firm - Unsplash

Le groupe Bolloré, un géant dans le secteur des transports et de la logistique, a subi un revers significatif dans la gestion des infrastructures portuaires en Afrique, plus précisément au Cameroun. Historiquement, l’entreprise a construit une fortune imposante sur le continent en se positionnant comme un acteur clé dans plusieurs secteurs économiques, notamment les ports, les chemins de fer et la logistique. Depuis plus d’un siècle, Bolloré a étendu ses opérations en Afrique, profitant souvent de concessions lucratives et de partenariats stratégiques, ce qui a solidifié son influence dans la région.

Récemment, le groupe a été confronté à un défi juridique concernant la gestion du terminal à conteneurs du port autonome de Douala, la capitale économique du Cameroun. La Cour de cassation de Paris a tranché en faveur du port, invalidant une décision précédente qui ordonnait au PAD de verser 58,6 millions d’euros à Douala International Terminal (DIT), anciennement une filiale de Bolloré. Ce jugement est le dernier développement d’une série de procédures judiciaires qui durent depuis cinq ans, marquées par des accusations de gestion irrégulière des appels d’offres et des préjugés arbitraux.

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Le conflit a débuté lorsque le PAD a décidé de ne pas renouveler la concession de Bolloré, choisissant plutôt de la confier à MSC, un concurrent majeur. En réponse, DIT a initié une procédure d’arbitrage en 2019 auprès de la Chambre de commerce internationale de Paris, alléguant que le processus avait été manipulé à son désavantage. Malgré une victoire initiale, où la chambre arbitrale avait statué en faveur de DIT, la Cour de cassation a récemment révoqué cette décision, pointant du doigt une composition irrégulière du tribunal arbitral et des liaisons douteuses entre un juge et un avocat du groupe Bolloré.

Cette affaire met en lumière les complexités et les défis rencontrés par les entreprises multinationales en Afrique, où les dynamiques commerciales et politiques peuvent rapidement influencer les opérations sur le terrain. Le verdict de la Cour de cassation, bien que ne se prononçant pas sur le fond du litige, soulève des questions importantes sur la transparence et l’équité des procédures arbitrales.

Les implications de ce jugement pour le groupe Bolloré pourraient être significatives. Non seulement il s’agit d’une perte financière directe, mais cela pourrait également affecter la réputation de l’entreprise et ses relations avec les gouvernements et les partenaires commerciaux en Afrique. De plus, cela pourrait inciter d’autres acteurs à remettre en question les pratiques de Bolloré et à poursuivre des actions similaires.

Cette décision judiciaire marque un tournant potentiel dans la gestion des affaires en Afrique par les multinationales et pourrait redéfinir les pratiques commerciales dans la région. Elle rappelle l’importance de maintenir des standards élevés de gouvernance et de transparence, particulièrement dans des contextes où les enjeux économiques sont énormes.

Une réponse

  1. Avatar de Tchité
    Tchité

    Aujourd’hui, MSC a déjà payé plus de 5 milliards d’euros à Bolloré afin de racheter toutes ses opérations en Afrique. Il n’y a plus de concurrence donc, puisque Bolloré Africa Logistics et ses entreprises appartiennent aujourd’hui à MSC

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