Le dernier rapport de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) a mis en lumière une réalité alarmante : la dette publique mondiale a atteint un niveau sans précédent, culminant à 97 000 milliards de dollars en 2023. Cette augmentation vertigineuse de 5 600 milliards de dollars par rapport à l’année précédente souligne l’urgence de réformes majeures dans le système financier international.
La dette publique, comprenant les emprunts des administrations publiques aussi bien intérieurs qu’extérieurs, est devenue un fardeau croissant pour de nombreux pays, en particulier en Afrique. La faiblesse économique résultant de multiples crises mondiales a exacerbé cette situation, faisant passer le nombre de pays africains dont le ratio dette/PIB dépasse 60 % de 6 à 27 entre 2013 et 2023.
Les conséquences de cette dette sont disproportionnées, frappant particulièrement les pays en développement. En 2023, ces pays ont dû payer 847 milliards de dollars d’intérêts nets, soit une augmentation de 26 % par rapport à 2021. Les taux d’emprunt internationaux pour ces pays sont bien plus élevés que ceux des pays développés, rendant le service de la dette encore plus coûteux.
La situation est devenue critique, avec la moitié des pays en développement endettés consacrant au moins 8 % de leurs recettes publiques au service de la dette, un chiffre qui a doublé en une décennie. De plus, 54 pays en développement, dont près de la moitié sont africains, devront consacrer au moins 10 % de leurs fonds publics au paiement des intérêts de leur dette en 2023.
Cependant, alors que la dette continue de s’accumuler, une autre crise se profile à l’horizon : celle du changement climatique. Malgré l’urgence de la situation, les pays en développement consacrent actuellement une part plus importante de leur PIB aux paiements d’intérêts qu’aux plans climatiques, limitant ainsi leur capacité à lutter contre ce défi crucial.
Le rapport de la CNUCED met en évidence l’urgence d’agir pour réformer le système financier mondial et faire progresser les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies. Parmi les mesures recommandées figurent l’amélioration de la participation des pays en développement à la gouvernance financière mondiale, la lutte contre le risque de surendettement grâce à des mécanismes efficaces de résolution de la dette, et la mobilisation de ressources pour un financement à long terme abordable.
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