Face à l’intensification des sanctions internationales, la Russie cherche activement des moyens pour contrebalancer les effets délétères sur son économie. Les sanctions, initiées principalement par les États-Unis et l’Union européenne en réaction à l’offensive russe en Ukraine, visent à isoler financièrement la Russie en la coupant de systèmes de paiements globaux essentiels comme SWIFT. Cet isolement a contraint Moscou à envisager des alternatives pour maintenir ses relations commerciales internationales.
Tatiyana Bakaltchouk, entrepreneur influente et la femme la plus riche de Russie, se trouve au cœur d’une initiative inattendue pour pallier ces défis. Avec le soutien direct du président Vladimir Poutine, Bakaltchouk a proposé la création d’une alternative russe au système SWIFT. Ce projet inclut également le développement d’un marché numérique axé sur les petites et moyennes entreprises russes pour booster leur visibilité et leurs ventes à l’international.
La collaboration entre la plateforme de commerce en ligne Wildberries, fondée par Bakaltchouk, et le groupe Rus, principal acteur publicitaire du pays, vise à mettre en place une plateforme de paiement robuste. Ce système devrait permettre des transactions sécurisées et fiables, indépendamment des réseaux occidentaux.
Les enjeux économiques sont considérables. Les sanctions ont isolé d’importantes banques russes et pénalisé de nombreux secteurs, mais elles ont aussi stimulé des initiatives comme celle de Wildberries. L’entreprise a vu ses ventes augmenter significativement, tirant parti du retrait de marques occidentales telles qu’IKEA et Levi’s du marché russe.
Outre les avancées commerciales, les efforts de Bakaltchouk et de son entreprise ne sont pas sans risques. La fondatrice de Wildberries, qui a vu sa fortune personnelle s’accroître de 40% l’an dernier, est désormais plus exposée aux sanctions occidentales, notamment parce que son entreprise devient un pivot de l’économie russe en temps de crise.
Le succès de ce nouveau système de paiement n’est pas garanti, et les défis sont nombreux. L’accueil de ce système par d’autres pays, notamment ceux alliés à la Russie ou ceux du Sud global, jouera un rôle crucial dans son adoption et pourrait, selon les estimations, augmenter le PIB russe de 1,5% annuellement.
Cet effort de contournement des sanctions illustre la détermination russe à maintenir une stature économique stable malgré les pressions internationales. L’initiative pourrait soit marquer un tournant dans la résilience économique russe, soit exposer davantage le pays à des sanctions économiques globales. L’avenir de cette entreprise ambitieuse dépendra largement des dynamiques géopolitiques et de la capacité de la Russie à tenir face aux sanctions massives occidentales.
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