Maghreb: l’UE fustige les restrictions de ce pays

Avec le contexte géopolitique actuel, il est devenu évident que les tensions politiques et socio-économiques peuvent avoir un impact considérable sur les échanges commerciaux internationaux. Un cas emblématique de cette situation se manifeste au Maghreb, où l’Algérie a imposé des restrictions commerciales qui affectent non seulement sa propre économie mais aussi ses relations avec ses principaux partenaires commerciaux, notamment l’Union européenne (UE).

Ces dernières années, l’UE a exprimé à plusieurs reprises des préoccupations concernant les mesures protectionnistes prises par Alger. La Commission européenne a même initié une procédure de règlement des différends, soulignant que ces restrictions entravent sérieusement les flux commerciaux et les investissements européens dans la région. L’UE a listé plusieurs griefs, dont l’introduction d’un certificat d’importation en 2022, refusé souvent sans justification valable, ainsi que l’existence de licences d’importation qui s’apparentent à des interdictions déguisées.

Publicité

Le secteur de l’automobile et des produits agricoles sont parmi les plus touchés, avec des règles qui exigent l’intégration croissante de composants locaux dans la fabrication des produits importés. Cette politique est complétée par des interdictions spécifiques, comme celle concernant la domiciliation bancaire pour les entreprises importatrices de marbre et de céramique, rendant ces importations presque impossibles.

La réaction de l’UE ne s’est pas fait attendre. Les échanges commerciaux entre l’Espagne et ce pays du Maghreb ont connu une tension particulière après que l’Espagne ait pris position sur des enjeux politiques sensibles dans la région en 2022. Suite à cela, à l’exception de quelques produits agricoles, le commerce a été fortement ralenti. Cette situation met en péril l’accord d’association UE-Maghreb en vigueur depuis 2005, qui vise précisément à faciliter le commerce bilatéral.

Face à cette crise, la Commission européenne a tenté d’engager un dialogue constructif, envoyant des représentants à la capitale de ce pays en janvier, mais les discussions n’ont pas abouti à des changements concrets. En conséquence, l’UE a lancé une procédure pour sauvegarder les intérêts des entreprises européennes, affirmant que ces restrictions nuisent non seulement aux entreprises mais aussi aux consommateurs locaux, en limitant leur accès à une diversité de produits.

Cette stratégie de renforcement des capacités locales, bien qu’ayant pour objectif de stimuler l’économie nationale et d’attirer des investissements, semble mal alignée avec les normes internationales selon des experts occidentaux. Ils pointent du doigt l’incohérence de ces mesures avec les principes du libre-échange et du droit international. De plus, bien que le gouvernement tente de se montrer ouvert aux investissements étrangers, il met en place des barrières qui compliquent considérablement la tâche des investisseurs.

Publicité

Les probables conséquences de ces politiques pourraient être lourdes tant pour ce pays du Maghreb que pour ses relations avec l’UE. Si aucune solution n’est trouvée pour aligner ces politiques avec les accords internationaux, ce pays risque de s’isoler encore davantage sur la scène internationale, avec des répercussions économiques potentiellement sévères tant pour sa population que pour ses partenaires commerciaux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité