Présidentielle en Mauritanie: le militant anti-esclavagiste Biram Dah Abeid conteste

Photo AFP / MARC HOFER

La présidentielle en Mauritanie, tenue le 29 juin, a vu une large avance du président sortant Mohamed Ould Ghazouani, selon les résultats partiels publiés par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Environ 90 % des suffrages ont été comptabilisés, plaçant Ghazouani en tête avec une marge significative. Cependant, le scrutin est loin de faire l’unanimité, notamment pour le principal challenger, Biram Dah Abeid.

Abeid, figure de proue de la lutte contre l’esclavage en Mauritanie, s’est rapidement manifesté pour contester les chiffres officiels, rejetant ce qu’il considère comme une manipulation du processus électoral par le camp Ghazouani. Lors d’une conférence de presse tenue le jour même du dépouillement, il a exprimé son refus de reconnaître les résultats de la Ceni, critiquant l’organisme de supervision électorale pour son manque d’indépendance.

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Le gouvernement mauritanien a établi un Observatoire national pour surveiller le scrutin, initiative accueillie avec scepticisme par l’opposition qui y voit un outil de plus au service de l’administration en place. L’annonce d’Abeid de ne reconnaître que les résultats compilés par son équipe et sa volonté de mobiliser ses supporters pour des manifestations pacifiques ajoutent à la tension post-électorale.

En outre, la participation électorale a été modérée, avec un taux avoisinant les 55 %. D’autres voix de l’opposition, comme Hamadi Ould Sidi El Mokhtar du parti islamiste Tawassoul, ont également fait part de leurs réserves quant à la transparence du vote.

La situation à Nouakchott, la capitale, reste calme avec des habitants et des commerces dans l’attente des résultats définitifs, qui devraient être annoncés sous peu. Le président sortant, un militaire de carrière, a insisté sur le respect des procédures officielles, rappelant que seule la Ceni a l’autorité de déclarer les résultats.

La question de l’esclavage en Mauritanie, souvent éclipsée lors des joutes politiques, reste un problème persistant. Malgré son abolition officielle, des pratiques esclavagistes subsistent dans certaines parties du pays, affectant des milliers de personnes privées de leurs droits fondamentaux. Biram Dah Abeid, lui-même issu d’une famille d’anciens esclaves, est devenu le symbole de cette lutte, attirant l’attention internationale sur ces violations qui perdurent malgré les avancées légales. La résolution de cette problématique est cruciale pour le progrès social et économique de la Mauritanie, et reste un enjeu majeur pour le gouvernement actuel et les générations futures.

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