Le directeur de l’Institut des artisans de justice et de paix (Iajp/Co) est une fois encore, revenu sur la situation de l’Alliance des États du Sahel (Aes). A la faveur de son passage ce 29 juin sur l’émission Géostratégie de la radio nationale, le Père Arnaud Éric Aguénounon a fait un point de l’évolution de la politique dans ces différents pays dirigés par des militaires. Il s’est attardé sur les déviances observées dans la politique de ces dirigeants qui ont quitté la Cédeao et les a invité à ne pas se radicaliser.
Pour l’invité de Gédéon Vêgba, les militaires à la tête du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont pris le goût du pouvoir. Il note que, ceux-ci s’attachent désormais beaucoup plus à leur sécurité. Il justifie son assertion par le lourd dispositif sécuritaire qui est déployé par ces derniers à chaque sortie. La réalité qui leur échappe selon le Père Arnaud Eric Aguénounon, est la situation dans laquelle vivent les populations. « Les populations de ces pays sont très pauvres. Tout est paralysé. Entre les civils au pouvoir et les militaires venus au pouvoir, la différence est nette. Le pays est paralysé socialement, économiquement et politiquement », a analysé le directeur de l’Iajp au cours de cette sortie médiatique.
La situation n’arrange pas forcément les choses selon lui. Elle participe plutôt au renfort du terrorisme dans ces pays Pour l’essayiste et analyste politique béninoise, il s’agit d’une nouvelle couche. « C’est une deuxième couche de cause ce qui se passe. La lutte contre le terrorisme n’est que sécuritaire. Il faut aussi lutter contre la pauvreté, travailler à la cohésion, à l’insertion des jeunes, travailler à les récupérer. Ils sont eux-mêmes les seuls protagonistes. Il faut ramener le pouvoir à l’essentiel. Ils n’ont pas une vue pragmatique », a déclaré l’homme de Dieu.
Ce fut également l’occasion pour le directeur de l’Institut des artisans de justice et de paix (Iajp/Co) de se prononcer davantage sur la relation entre les pays de l’Aes et la France. Pour lui, la solution n’est pas de mettre simplement la France dehors. Il serait selon lui important de trouver une solution afin de discuter d’égal à égal. « Ils prennent pour ennemi la France. Il faut qu’ils distinguent la politique française en Afrique du peuple français. La meilleure diplomatie n’est pas de bouter dehors… », a conseillé l’analyste politique.
L’arrestation de certains opposants observée au cours de ces dernières semaines dans ces pays n’a pas non plus échappé à l’analyse du Père Arnaud Éric Aguénounon. Pour lui, la posture de répression qui a été adoptée n’est pas de nature à favoriser la transition et rassurer. Il invite ainsi les dirigeants à l’ouverture afin de ne pas subir également un coup d’état. « Il faut qu’ils soient ouverts à écouter tout le monde. Ils doivent écouter les voix contradictoires », a conseillé celui qui a également une casquette de philosophe politique. Pour lui, ils ne sont pas à l’abris des coups d’Etat.
Laisser un commentaire