La semaine dernière, l’entreprise française Orano a annoncé la reprise du développement du gisement d’uranium d’Imouraren au Niger, l’un des plus grands gisements d’uranium au monde. Suspendu depuis près de dix ans, ce projet de grande envergure fait face à une opposition croissante de Niamey, mettant en péril l’avenir de l’exploitation par le groupe français. En effet, c’est ce que révèlent nos confrères de l’Agence Ecofin.
Selon des sources concordantes, le Niger pourrait retirer le projet à Orano. Le groupe français pourrait perdre le permis d’exploitation minière du gisement d’Imouraren dès ce 19 juin. Une échéance cruciale qui se profile après le rejet, il y a quelques jours, du nouveau plan de développement soumis au pouvoir du CNSP. Ce plan, selon des informations relayées par le média Bloomberg, ne répondrait pas aux attentes des autorités nigériennes.
Cette situation intervient dans un contexte de relations tendues entre le Niger et la France depuis l’arrivée au pouvoir du général Tchiani en juillet 2023. Les nouvelles autorités nigériennes ont entrepris de rompre les liens historiques avec la France pour se tourner vers la Russie, renforçant ainsi leur coopération avec Moscou. Un éventuel retrait d’Orano pourrait ouvrir la voie à la compagnie ROSATOM, l’agence nucléaire russe.
Pour l’heure, ni Orano ni le gouvernement nigérien n’ont officiellement commenté ces informations. Toutefois, le climat d’incertitude persiste autour de l’avenir du projet d’Imouraren. Cette reprise des activités par Orano était initialement vue comme une opportunité de revitaliser l’économie locale et de renforcer la position du Niger sur le marché mondial de l’uranium. Mais la réticence du pouvoir de Niamey à accepter le plan proposé par Orano laisse entrevoir une possible réorientation stratégique vers des partenaires russes.
Le gisement d’Imouraren représente une ressource inestimable pour le Niger, pays dont l’économie est largement tributaire de l’exploitation minière. La volonté des autorités de maximiser les bénéfices tirés de cette exploitation se heurte à des considérations géopolitiques et économiques complexes. L’enjeu est d’autant plus crucial que l’uranium est une ressource stratégique.
Alors que le délai du 19 juin approche, l’incertitude plane sur l’avenir de l’exploitation du gisement d’Imouraren. Les décisions à venir auront des répercussions significatives non seulement pour Orano, mais également pour l’économie nigérienne. En attendant des clarifications officielles, les observateurs internationaux suivent de près cette évolution.
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