Le Niger, riche en ressources naturelles, a longtemps été un acteur central dans l’approvisionnement mondial d’uranium, principalement grâce à l’exploitation menée par des entreprises françaises. Depuis les années 1970, la France, via diverses entités corporatives, a extrait de grandes quantités d’uranium du sous-sol nigérien, jouant un rôle clé dans l’alimentation de ses réacteurs nucléaires. Cette relation économique profonde a cependant été accompagnée de critiques concernant les bénéfices réels pour la population locale et l’environnement.
Rebondissement
Orano, un géant français du secteur nucléaire, se trouve actuellement au cœur de développements significatifs au Niger, notamment avec ses projets sur le gisement d’uranium d’Imouraren. Ce site, parmi les plus grands au monde, représente un potentiel économique majeur avec des réserves estimées à 200.000 tonnes. Bien que prévu initialement pour 2015, le démarrage de son exploitation a été retardé suite à la chute des prix de l’uranium après la catastrophe de Fukushima en 2011.
De récentes déclarations d’Orano indiquent un renouveau d’activités avec le commencement de travaux préparatoires sur le site d’Imouraren. Ces efforts interviennent dans un contexte politique tendu, suivant un coup d’État en juillet 2023 qui a vu un régime militaire prendre les rênes du pays et adopter une posture moins favorable à la France suite aux critiques de Paris. En dépit des défis logistiques exacerbés par des sanctions économiques régionales — aujourd’hui levées — Orano continue d’exploiter la mine de Somaïr, bien que des difficultés dans la chaîne d’approvisionnement persistent.
En parallèle, le gouvernement du Niger diversifie ses alliances internationales, tournant progressivement le dos à ses partenaires traditionnels comme la France. Des discussions avec des nations telles que la Russie et l’Iran sur le plan militaire mais aussi de possibles discussions sur l’uranium, ont suscité des inquiétudes internationales, bien que le premier ministre nigérien ait nié tout accord formel avec Téhéran concernant l’uranium.
L’annonce par Orano de la reprise des activités à Imouraren est une évolution notable qui pourrait significativement influencer l’économie du Niger. Cependant, le paysage politique changeant et la quête d’une plus grande souveraineté sur les ressources naturelles soulèvent des questions sur l’avenir des relations franco-nigériennes. Alors que le Niger cherche à rééquilibrer ses relations internationales et à maximiser les retombées de ses ressources, l’impact de ces dynamiques sur l’industrie locale de l’uranium et sur la stabilité régionale reste à observer. Pour certains analystes ce mouvement d’Orano vient peut être après les annonces d’un possible retrait des mines confiées au géant français.
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