Le Maghreb, avec ses vastes ressources minérales inexploitées, attire depuis longtemps l’attention des sociétés minières occidentales. Cette région d’Afrique du Nord, riche en gisements de phosphates, de fer, de cuivre, d’or et d’argent, offre des opportunités alléchantes pour les investisseurs étrangers. Les gouvernements maghrébins, soucieux de diversifier leurs économies et d’attirer des capitaux, ont mis en place des politiques favorables aux investissements directs étrangers dans le secteur minier. Cette ouverture a déclenché une véritable ruée vers l’or noir et blanc du Maghreb, avec des géants miniers et des juniors d’exploration qui se bousculent pour acquérir des concessions prometteuses. Les sociétés européennes, en particulier, voient dans cette région une opportunité de sécuriser leur approvisionnement en minerais stratégiques, tout en bénéficiant de la proximité géographique et des liens historiques avec l’Europe.
CMR s’implante au Maroc : un pari sur l’argent et le cuivre
Dans ce contexte d’effervescence minière, Critical Mineral Resources (CMR), une société basée au Royaume-Uni, vient de frapper un grand coup. L’entreprise a jeté son dévolu sur le projet Igli, niché dans les montagnes de l’Anti-Atlas marocain, une région réputée pour ses gisements d’argent et de cuivre de haute qualité. Ce projet, stratégiquement situé le long du corridor minier de Tiouit et d’Imiter, promet des rendements exceptionnels avec des teneurs atteignant jusqu’à 912 grammes par tonne d’argent et 2,97 % de cuivre.
Pour s’offrir ce joyau géologique, CMR a négocié une option d’acquisition exclusive sur 16 mois, lui permettant de mener des études approfondies avant de conclure l’achat. Le montage financier de l’opération est astucieux : un investissement initial modeste de 12 000 dollars pour l’exclusivité, suivi d’un paiement d’option de 80 000 dollars, ouvrant la voie à une prise de participation majoritaire de 90 % pour 560 000 dollars supplémentaires. Au total, si toutes les options sont exercées, CMR pourrait acquérir l’intégralité du projet pour 1,29 million de dollars, une somme relativement modeste au regard du potentiel annoncé.
Le pari marocain de CMR séduit les investisseurs
Pour financer cette expansion ambitieuse, CMR a su attirer des investisseurs de renom. Le groupe Prism, un bureau d’investissement privé basé en Suisse et aux Émirats arabes unis, a injecté une part substantielle des 750 000 livres sterling levées par CMR via l’émission d’un billet de prêt convertible. Cet apport financier permettra non seulement de couvrir les frais d’acquisition, mais aussi de lancer un vaste programme d’exploration pour révéler tout le potentiel d’Igli.
L’enthousiasme des dirigeants de CMR est palpable. Charlie Long, le PDG, ne tarit pas d’éloges sur le projet Igli, qu’il qualifie de « l’un des prospects à plus haute teneur que nous avons vus au cours des 12 derniers mois ». De son côté, Guy Rothschild, directeur de l’exploitation de Prism Group, voit dans cette acquisition le tremplin idéal pour l’expansion de CMR au Maroc et potentiellement au-delà.
Cette opération illustre parfaitement la nouvelle dynamique du secteur minier au Maghreb. Les juniors d’exploration comme CMR, agiles et audacieuses, n’hésitent pas à s’aventurer dans des régions reculées à la recherche de gisements prometteurs. Elles jouent un rôle crucial de défricheurs, identifiant et valorisant des actifs qui pourraient un jour intéresser les majors du secteur.
L’acquisition d’Igli par CMR pourrait bien être le prélude à une nouvelle vague d’investissements miniers européens au Maghreb. Elle témoigne de l’attractivité croissante de la région pour les sociétés minières occidentales, en quête de nouveaux gisements dans un contexte global de raréfaction des ressources facilement accessibles. Si le pari de CMR s’avère gagnant, il pourrait ouvrir la voie à d’autres acteurs européens, désireux de sécuriser leur approvisionnement en métaux stratégiques tout en contribuant au développement économique du Maghreb.
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