Mines en Afrique : la Chine freinée dans le dossier d’un rachat

AFP/GWENN DUBOURTHOUMIEU

La Chine, acteur majeur dans le secteur minier africain, a considérablement investi dans l’exploitation des ressources naturelles du continent. Avec des projets en République démocratique du Congo (RDC), en Zambie et en Afrique du Sud, les entreprises chinoises ont acquis des parts importantes dans les mines de cuivre, de cobalt et d’autres minerais stratégiques. Ces investissements sont souvent accompagnés d’accords de construction d’infrastructures, consolidant ainsi la présence chinoise en Afrique.

La société minière publique congolaise, Générale des Carrières et des Mines (Gécamines), a récemment exprimé son opposition à la vente de Chemaf Resources, une entreprise détenant un bail de 25 ans sur un permis de cuivre-cobalt en RDC, au groupe chinois Norin Mining. Ce rejet, annoncé le 1er juillet 2024, met en lumière les tensions entourant les opérations de rachat des actifs miniers dans la région.

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Depuis 2015, Chemaf Resources bénéficie d’un bail de 25 ans pour exploiter un permis de cuivre-cobalt appartenant à la Gécamines. En proie à des difficultés financières, la société enregistrée sur l’île de Man a été mise en vente en 2023 pour mobiliser les fonds nécessaires au développement de son projet phare, le complexe minier de Mutoshi en RDC. Ce projet, soutenu par le négociant de matières premières Trafigura, prévoit la production annuelle de 16 000 tonnes de cobalt et 50 000 tonnes de cuivre.

Cependant, la situation a pris un tournant inattendu lorsque Gécamines a appris par la presse, le 27 juin, les conditions de la vente de Chemaf Resources à Norin Mining. Le conseil d’administration de Gécamines s’est réuni le lendemain pour dénoncer cette vente, la qualifiant de « violation flagrante des accords conclus avec Chemaf SA« , une filiale de Chemaf Resources. Selon Gécamines, en tant que bailleur et propriétaire des actifs, elle dispose d’un droit d’information préalable et d’approbation en cas de changement de contrôle direct ou indirect.

Cette opposition officielle met en évidence les défis que rencontrent les entreprises étrangères, en particulier chinoises, dans le secteur minier africain. Bien que la Chine ait réussi à s’implanter solidement dans plusieurs pays, elle doit naviguer avec prudence dans les relations complexes et souvent sensibles avec les gouvernements locaux et les entreprises publiques. La résistance de Gécamines à cette transaction souligne la volonté des autorités congolaises de protéger leurs intérêts et de maintenir un contrôle sur les ressources stratégiques du pays.

En conclusion, cette situation démontre les dynamiques complexes du secteur minier africain et les défis auxquels sont confrontées les entreprises chinoises dans leur expansion. Les négociations futures devront prendre en compte non seulement les aspects financiers mais aussi les implications politiques et stratégiques, pour assurer des partenariats durables et bénéfiques pour toutes les parties impliquées.

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