Dans un monde où la mobilité internationale est devenue un enjeu majeur, le classement Henley Passport Index s’impose comme une référence incontournable. Publié régulièrement par la société de conseil en citoyenneté et résidence Henley & Partners, cet indice évalue la « puissance » des passeports en fonction du nombre de destinations accessibles sans visa préalable. Le dernier classement de juillet 2024 révèle des changements notables, notamment pour les pays du Maghreb.
Au sommet de cette hiérarchie mondiale, Singapour trône fièrement, offrant à ses citoyens un accès sans visa à pas moins de 195 pays. Juste derrière, on retrouve un peloton de nations européennes et asiatiques, dont la France, l’Allemagne, le Japon, l’Italie et l’Espagne, qui permettent à leurs ressortissants de voyager librement dans 192 pays. Ce top 5 illustre la domination des économies développées dans ce domaine, reflétant les dynamiques géopolitiques et économiques à l’échelle mondiale.
Une progression maghrébine à petits pas
Dans ce paysage de la mobilité internationale, les pays du Maghreb affichent des positions contrastées, mais globalement en amélioration. Le Maroc se distingue en tête du trio maghrébin, occupant la 68e place du classement avec un accès sans visa à 72 pays. Cette position, fruit d’une progression de trois rangs depuis juin, témoigne des efforts diplomatiques et économiques du royaume chérifien pour renforcer ses liens internationaux.
La Tunisie, quant à elle, se hisse à la 71e place, gagnant une position par rapport au classement précédent. Les détenteurs du passeport tunisien peuvent désormais voyager sans visa dans 69 pays, une évolution modeste mais significative qui souligne la volonté du pays de s’ouvrir davantage sur le monde.
L’Algérie, bien que fermant la marche du trio maghrébin, affiche la progression la plus marquée. Classé 84e, le passeport algérien permet aujourd’hui l’accès sans visa à 55 pays. Cette avancée de deux places depuis juin dernier s’inscrit dans une tendance positive observée depuis plusieurs années. En effet, l’Algérie a gravi pas moins de 12 échelons depuis 2021, passant de la 96e à la 84e position, une trajectoire qui témoigne d’une stratégie d’ouverture progressive et soutenue.
Cette évolution positive des passeports maghrébins, bien que à des rythmes différents, reflète les efforts déployés par ces pays pour renforcer leur position sur la scène internationale. Cependant, l’écart reste considérable avec les nations en tête du classement, illustrant les défis persistants en matière de mobilité internationale pour les pays en développement.
Des disparités mondiales qui interpellent
Le classement Henley met en lumière des disparités criantes à l’échelle mondiale. Alors que les citoyens de Singapour ou d’Allemagne jouissent d’une liberté de mouvement quasi totale, ceux d’Afghanistan, de Syrie ou d’Irak font face à des restrictions drastiques, avec un accès sans visa limité à une trentaine de pays tout au plus. Cette réalité soulève des questions fondamentales sur l’équité dans la mobilité internationale et ses implications sur le développement économique et social des nations.
Le classement des passeports, au-delà d’un simple indicateur de facilité de voyage, se révèle être un baromètre des relations internationales et du soft power des nations. Pour les pays du Maghreb, l’amélioration constante de leur position traduit une volonté d’intégration accrue dans l’échiquier mondial. Cependant, le chemin vers une mobilité comparable à celle des nations les plus favorisées reste long, appelant à des efforts soutenus en matière de diplomatie, de coopération économique et de renforcement des liens culturels internationaux.
Dans un monde où les frontières sont à la fois plus ouvertes et plus surveillées, la valeur d’un passeport devient un enjeu stratégique majeur. Pour les citoyens du Maghreb, chaque nouvelle destination accessible sans visa représente une opportunité supplémentaire d’échanges, de découvertes et de croissance. L’évolution positive observée ces dernières années laisse entrevoir un avenir prometteur, à condition que les efforts d’ouverture et de coopération internationale se poursuivent et s’intensifient.
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