Nigeria: Dangote veut vendre des parts de sa raffinerie

Dangote à sa raffinerie (Photo DR)

Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique, a longtemps été synonyme d’innovation et de succès dans l’industrie pétrolière nigériane. Sa raffinerie de pétrole d’une capacité de 650 000 barils par jour, la plus grande d’Afrique, promettait de révolutionner le secteur énergétique du pays. Cette infrastructure colossale devait non seulement réduire la dépendance du Nigeria aux importations de carburant, mais aussi positionner le pays comme un acteur majeur sur le marché pétrolier mondial. Cependant, les récents développements suggèrent que le géant industriel fait face à des vents contraires qui menacent de freiner son élan.

Des difficultés financières qui s’accumulent

Le groupe Dangote Industries Limited (DIL) se trouve aujourd’hui dans une situation délicate. L’agence de notation Fitch Ratings a récemment abaissé la note de crédit du groupe de 12 crans, la faisant passer de AA à B+. Cette décision drastique reflète les inquiétudes croissantes concernant la capacité de DIL à rembourser une dette arrivant à échéance le 31 août. Pour tenter de redresser la barre, le groupe envisage de vendre une participation de 12,5% dans sa raffinerie emblématique.

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Cette vente potentielle soulève des questions sur la stabilité financière du conglomérat. Initialement, ces parts étaient destinées à la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), qui avait déjà acquis 7,25% de la raffinerie en 2021 pour 1 milliard de dollars. L’option d’achat pour les 12,75% restants n’ayant pas été exercée, Dangote se voit contraint de chercher d’autres acheteurs pour injecter des liquidités dans ses opérations.

Un contexte économique défavorable

Les défis auxquels fait face Dangote ne se limitent pas à sa dette. La dépréciation du naira par rapport au dollar américain a considérablement affecté les finances du groupe. En 2023, DIL a enregistré une perte de change stupéfiante de 1,7 milliard de dollars. Cette situation met en lumière la vulnérabilité des entreprises nigérianes face aux fluctuations monétaires, particulièrement celles ayant contracté des dettes en devises étrangères.

De plus, la raffinerie de Dangote fait face à des obstacles opérationnels. Des difficultés d’approvisionnement en pétrole brut et des critiques sur la qualité du carburant produit ternissent l’image du projet. Ces complications remettent en question la capacité de l’infrastructure à atteindre ses objectifs de production et à répondre aux attentes du marché nigérian.

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