L’industrie énergétique européenne se tourne résolument vers l’hydrogène vert, avec un intérêt marqué pour les ressources du Maghreb, notamment algériennes. Ce virage stratégique se concrétise par la formation d’alliances entre grands groupes énergétiques, visant à importer ce combustible d’avenir depuis l’Afrique du Nord.
Huit groupes énergétiques et industriels autrichiens, représentant une part significative de la demande actuelle et future d’hydrogène dans leur pays, ont créé l’Alliance autrichienne pour l’importation de l’hydrogène vert (HIAA). Cette initiative vise à faciliter l’importation d’hydrogène vert à partir de 2030, date prévue pour le lancement du projet SoutH2 Corridor.
Parmi les membres de ce consortium figure Verbund, qui s’apprête à signer un accord avec Sonatrach, l’allemand VNG et les sociétés italiennes SNAM et SEA Corridor. Cet accord marquera le lancement de l’étude de faisabilité du projet SoutH2 Corridor, considéré comme l’itinéraire principal envisagé par la HIAA pour les importations d’hydrogène vert depuis l’Algérie et la Tunisie.
L’Algérie, un acteur clé du marché émergent
Le Forum mondial de l’énergie durable (GFSE) souligne dans un récent rapport les atouts de l’Algérie dans la filière de l’hydrogène vert. Le pays dispose de ressources naturelles abondantes et d’un potentiel important pour la production d’hydrogène vert à des prix compétitifs.
Le rapprochement algéro-allemand dans ce domaine est considéré comme une étape cruciale. Les deux pays ont établi un groupe de travail visant à collaborer dans la production d’hydrogène vert, notamment par le transfert de savoir-faire et d’expertise technique allemande vers le marché algérien.
D’autres acteurs européens s’impliquent également dans ce programme. L’italien ENI a signé avec Sonatrach un accord sur l’exportation d’hydrogène vert vers l’Europe en novembre dernier. Plusieurs groupes sont en phase de discussions avec Sonatrach, chargée de superviser le programme.
Ambitions et stratégie algériennes
L’Algérie affiche des objectifs ambitieux pour l’exportation d’hydrogène vers le marché européen. Sa feuille de route prévoit une production de 1,2 million de tonnes en 2040, ce qui représenterait 10% des besoins du marché européen.
Pour concrétiser cette stratégie, le pays a initié un programme de 15 GW d’énergie solaire. La première phase de 3000 MW a été lancée en mars dernier, marquant le début d’une transition énergétique significative.
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