Le conflit du Sahara occidental, vestige tenace de l’ère coloniale en Afrique, connaît un regain d’attention sur la scène internationale. Alors que la France a récemment validé le plan d’autonomie proposé par le Maroc, l’Algérie, acteur majeur dans la région, plaide pour une approche différente. Cette situation complexe, qui perdure depuis des décennies, met en lumière les enjeux géopolitiques et humains au cœur du Maghreb, où les intérêts divergents des puissances régionales et internationales s’entrechoquent.
L’Algérie, porte-voix d’une solution négociée
À la tribune de la 79e session de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a lancé un appel vibrant en faveur d’une résolution pacifique du conflit. Son discours, empreint de détermination, souligne la nécessité impérieuse de clore le chapitre de la colonisation en Afrique. Le ministre a déclaré qu’il est « nécessaire de tourner la dernière page de la colonisation en Afrique, qui persiste sur le territoire du Sahara occidental« . L’Algérie, fidèle à sa position historique, réaffirme son soutien indéfectible au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, considéré comme un principe fondamental et inaliénable.
Le ministre Attaf a explicitement appelé le Maroc et le Front Polisario à reprendre le chemin des négociations, sous l’égide des Nations Unies. Il a exprimé le « plein soutien » de l’Algérie au Secrétaire général de l’ONU et à son envoyé personnel pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, « pour permettre aux deux parties au conflit – le Maroc et le Front Polisario – de s’orienter à nouveau vers des négociations afin de parvenir à un règlement politique ». Cette démarche diplomatique vise à dépasser les blocages actuels et à tracer la voie vers un accord politique durable. L’Algérie se positionne ainsi comme un facilitateur potentiel, cherchant à créer un espace de dialogue entre les parties antagonistes.
Un appel à l’action face aux manœuvres dilatoires
Dans son intervention, Ahmed Attaf n’a pas mâché ses mots à l’égard de ceux qui, selon lui, cherchent à maintenir le statu quo. Il a dénoncé avec vigueur les tentatives de « falsification des faits » et les « manœuvres désespérées » visant à perpétuer la situation actuelle. Le ministre a lancé un avertissement clair : « Je voudrais dire à ceux qui tentent de consolider le statu quo de la colonisation, en falsifiant des faits clairs et en faisant des manœuvres désespérées, que la colonisation du Sahara occidental doit cesser. » Cette rhétorique musclée traduit la frustration de l’Algérie face à ce qu’elle perçoit comme des obstacles délibérés au processus de décolonisation.
Le ministre algérien a souligné que la question du Sahara occidental ne saurait rester indéfiniment dans les limbes diplomatiques. Sa déclaration selon laquelle « le droit légitime du peuple du Sahara occidental doit exister tôt ou tard » résonne comme un avertissement aux parties réticentes et comme un encouragement aux défenseurs de l’autodétermination.
Vers une nouvelle dynamique régionale ?
L’appel de l’Algérie intervient dans un contexte régional en mutation. La validation récente par la France du plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental a introduit un nouvel élément dans l’équation diplomatique. Cette évolution pourrait potentiellement redéfinir les alliances et les dynamiques de négociation dans la région.
L’initiative algérienne, en mettant l’accent sur le rôle central des Nations Unies et de son envoyé spécial, Staffan de Mistura, cherche à replacer le débat dans un cadre multilatéral. Elle illustre la volonté de l’Algérie de contrebalancer les initiatives unilatérales et de promouvoir une solution consensuelle, respectueuse du droit international.
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