Le combat contre la pauvreté est à un tournant critique. Malgré les efforts déployés par des institutions telles que la Banque mondiale, les progrès en matière de réduction de la pauvreté extrême stagnent. Le dernier rapport de la Banque mondiale, présenté lors de l’édition 2024 du « END Poverty Day », dresse un tableau préoccupant de la situation mondiale, notamment après la pandémie de Covid-19
Le rapport de 2024 met en lumière un constat alarmant : la réduction de la pauvreté extrême, définie par le seuil de 6,85 dollars par jour, s’est pratiquement arrêtée depuis 1990. De plus, la période 2020-2030 risque d’être qualifiée de « décennie perdue » en termes de lutte contre la pauvreté. Les défis économiques et les inégalités croissantes entre pays freinent les progrès vers une prospérité partagée.
En effet, deux tiers des personnes vivant dans une pauvreté extrême se trouvent en Afrique subsaharienne, un chiffre qui monte à trois quarts lorsqu’on inclut les pays fragiles et en conflit. Cette situation est aggravée par les crises climatiques et économiques qui frappent ces régions de manière disproportionnée.
Les défis de la polycrise mondiale
Le rapport de la Banque mondiale souligne également la notion de « polycrise« , une convergence de crises mondiales interconnectées telles que les inégalités économiques, les risques climatiques et la crise de la dette. Ces crises touchent particulièrement les pays à faible revenu, limitant leur capacité à investir dans le développement durable et à sortir leurs populations de la pauvreté. Les émissions de gaz à effet de serre, principalement produites par les pays riches, menacent encore davantage les pays pauvres, alors même que ces derniers sont les moins responsables du réchauffement climatique. Le rapport appelle donc à des actions urgentes et coordonnées pour faire face à ces crises multiples
Un appel à l’action mondiale
Face à ces constats, la Banque mondiale insiste sur l’importance d’investir dans le capital humain, physique et matériel des pays à faible revenu, en se concentrant sur des actions ciblées là où elles sont les plus nécessaires. L’objectif est de réduire la vulnérabilité des populations et de favoriser une croissance plus inclusive. En outre, la transition vers des économies à faible émission de carbone est jugée essentielle pour répondre aux défis interdépendants de la pauvreté et du changement climatique. Malgré ces défis, des progrès sont possibles grâce à des politiques et des investissements bien ciblés. Le message est clair : il est urgent d’agir pour éviter que cette décennie ne se solde par un échec dans la lutte contre la pauvreté mondiale.
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