Le Maroc et la France renforcent leur coopération stratégique avec la signature de 22 accords couvrant divers domaines, en présence du roi Mohammed VI et du président Emmanuel Macron, lundi soir à Rabat. La visite d’État du président français au Maroc n’est pas seulement un symbole de réconciliation diplomatique, mais aussi une opportunité concrète de revitaliser le partenariat économique entre les deux pays.
Parmi les accords signés, des investissements à hauteur de 10 milliards d’euros sont prévus dans des secteurs essentiels comme le transport, les énergies renouvelables et l’agriculture. La forte délégation de près de quarante chefs d’entreprises françaises, accompagnant le président Macron, témoigne de l’intérêt renouvelé des acteurs économiques français pour le marché marocain.
Dans le secteur ferroviaire, l’Office National des Chemins de Fer (ONCF) du Maroc a signé plusieurs accords majeurs avec des sociétés françaises. Le groupe Alstom fournira entre 12 et 18 nouvelles rames pour le réseau de train à grande vitesse marocain. Cette coopération est renforcée par une déclaration d’intention entre les ministres de l’Économie des deux pays pour un soutien financier dans le développement ferroviaire marocain. Par ailleurs, des collaborations avec les sociétés françaises Vossloh Cogifer et le consortium Systra/Egis permettront d’équiper le réseau et de renforcer les infrastructures ferroviaires de la ligne grande vitesse (LGV) reliant Kénitra à Marrakech.
Dans l’industrie aéronautique, la signature d’un accord entre l’ONCF et Safran pour l’installation d’un atelier de maintenance et de réparation de moteurs d’avions est un autre point fort de la coopération franco-marocaine. Ce projet, estimé à 130 millions d’euros, vise à développer le secteur MRO (Maintenance, Réparation et Overhaul) au Maroc et à renforcer l’expertise locale en aéronautique.
La transition énergétique occupe aussi une place importante dans ce partenariat. Le groupe français EDF Renouvelables collaborera avec l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE) pour étendre le parc éolien de Taza, qui accueillera une seconde phase d’une capacité de 63 MW. Dans cette lignée, le Groupe OCP et l’Agence française de développement (AFD) se sont également entendus pour un projet de 350 millions d’euros visant à soutenir la décarbonation des activités de l’OCP et à explorer des énergies vertes comme l’hydrogène.
Dans le domaine de la logistique, le Maroc et la France ont conclu un accord entre le groupe CMA CGM, troisième armateur mondial, et Tanger Med pour la mise en place d’un terminal à conteneurs à Nador West Med, pour un investissement d’environ 258 millions d’euros. Ce projet s’inscrit dans la stratégie marocaine visant à devenir une plaque tournante de la logistique et du commerce maritime sur le continent africain.
Ces nouveaux accords illustrent l’engagement de la France, premier investisseur étranger au Maroc avec plus de 20 milliards d’euros d’investissements directs en 2023, à renforcer ses liens économiques avec le royaume. Le Maroc accueille près de 1300 filiales d’entreprises françaises, parmi lesquelles figurent les constructeurs automobiles Renault à Tanger et Stellantis à Kénitra, qui sont les moteurs de la croissance de l’industrie automobile marocaine.
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