Le Maroc, qui dépend fortement de son secteur touristique, fait face à des défis majeurs en raison des effets croissants du changement climatique. Un rapport récent de la Banque mondiale, publié ce 24 septembre, met en lumière la menace qui pèse sur l’économie nationale, en particulier sur le tourisme côtier, un secteur crucial pour l’emploi et la croissance.
En 2019, le secteur touristique a joué un rôle déterminant dans l’économie marocaine, contribuant à hauteur de 7 % au produit intérieur brut (PIB) et générant près de 9,95 milliards de dollars de recettes. Ce même secteur a créé environ 565 000 emplois directs, dont 300 000 dans le tourisme côtier, qui est le segment le plus exposé aux impacts environnementaux liés au changement climatique.
Le rapport de la Banque mondiale, intitulé Climate Change Impacts on the Blue Economy in Morocco: Prospects for Jobs in Coastal Tourism, souligne que le Maroc est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique. Les températures y augmentent à un rythme deux fois plus rapide que la moyenne mondiale, atteignant une hausse de 0,2 °C par décennie depuis les années 1960. De plus, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) révèle que la température annuelle moyenne dans la région méditerranéenne est déjà supérieure de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels.
Les conséquences de cette situation se manifestent par des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que des vagues de chaleur et des sécheresses, qui augmentent le risque d’incendies de forêt. L’érosion littorale, un problème majeur, touche particulièrement le littoral marocain, où se concentre environ 80 % des industries et qui contribue à près de 60 % du PIB national. Entre 1984 et 2016, l’érosion côtière a atteint en moyenne 14 centimètres par an sur la côte méditerranéenne et 12 centimètres sur la côte atlantique, soit le double de la moyenne mondiale.
Avec le changement climatique, le tourisme côtier devient le segment le plus vulnérable de l’industrie touristique. L’érosion littorale et les inondations menacent d’endommager les infrastructures touristiques essentielles. De plus, les conditions météorologiques, qui sont cruciales pour attirer les visiteurs, risquent de se détériorer. Les températures élevées et les incendies pourraient rendre moins attractives les destinations côtières.
La Banque mondiale estime que le tourisme côtier représente environ 30 % de l’industrie touristique marocaine. En conséquence, des modélisations ont été réalisées pour anticiper les conséquences financières du changement climatique sur ce segment. Les résultats sont alarmants. Les dépenses des touristes au Maroc pourraient diminuer de 8 % à 18 % d’ici 2035, entraînant une perte potentielle de 32 % des emplois liés au tourisme côtier.
Face à ces défis, le royaume chérifien doit envisager des stratégies d’adaptation pour protéger son secteur touristique et préserver les emplois qui en dépendent. Cela implique de renforcer les infrastructures côtières, de mettre en œuvre des politiques de durabilité et de diversifier l’offre touristique pour attirer les visiteurs malgré les impacts du changement climatique.
Laisser un commentaire