Les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger (MRE) se trouvent menacés par une récente directive de l’Union européenne, suscitant de vives inquiétudes au Maroc. Cette mesure, adoptée par le Parlement européen, vise à restreindre les activités de certaines banques étrangères opérant sur le territoire de l’UE, ce qui pourrait avoir des répercussions significatives sur l’économie marocaine.
L’importance de ces transferts pour le Maroc est considérable. En 2023, ils ont atteint 115,3 milliards de dirhams marocains, soit environ 11 milliards d’euros. Ces fonds jouent un rôle crucial dans l’alimentation des réserves en devises du pays et renforcent sa capacité à financer ses importations. De plus, ils bénéficient largement à l’économie locale et au secteur bancaire marocain.
La nouvelle législation, élaborée par la direction générale de la stabilité financière, des services financiers et de l’union des marchés des capitaux (FISMA) de la Commission européenne, pourrait entraver sérieusement ces flux financiers. Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, a exprimé ses préoccupations lors d’une conférence de presse, soulignant l’ampleur des enjeux pour le Maroc.
Les banques marocaines ont établi une présence significative dans sept pays européens, avec des filiales, des succursales et de nombreux bureaux de représentation. Ces institutions offrent des services essentiels aux MRE, notamment l’ouverture et la gestion de comptes, ainsi que les transferts d’argent. La directive européenne menace directement ces activités, risquant de bloquer une grande partie des transferts financiers vers le Maroc.
Cette situation met en lumière la vulnérabilité du système financier marocain face aux décisions réglementaires externes. Les autorités marocaines se trouvent confrontées à un défi de taille : trouver des solutions pour maintenir ces flux financiers vitaux tout en s’adaptant aux nouvelles réalités réglementaires européennes.
La perspective d’une baisse des transferts des MRE soulève des questions cruciales sur la résilience économique du Maroc et sa capacité à s’adapter rapidement à ce changement potentiel. Les implications de cette directive pourraient s’étendre au-delà du secteur bancaire, affectant potentiellement divers aspects de l’économie marocaine, des investissements aux dépenses des ménages.
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