L’Égypte, confrontée à des défis structurels dans son secteur agricole, met en œuvre des stratégies ambitieuses pour renforcer sa production et répondre à ses besoins alimentaires croissants. Malgré une contribution significative de 10 % au PIB, les terres arables ne représentent que moins de 5 % de la superficie du pays. C’est dans ce contexte que le gouvernement égyptien multiplie les initiatives pour attirer des investissements internationaux de qualité et dynamiser son agriculture.
L’un des projets phares de cette stratégie est la création d’un vaste complexe agro-industriel dans le gouvernorat de la Nouvelle-Vallée, en partenariat avec des investisseurs chinois. Doté d’un budget colossal de 7 milliards $, ce projet prévoit l’aménagement de 420 000 hectares de terres agricoles. Le blé, culture stratégique pour la sécurité alimentaire du pays, constituera l’essentiel de la production, mais le projet inclut également le maïs, le soja, le tournesol et des fruits destinés à l’exportation vers l’Europe.
Cette initiative s’inscrit dans une politique visant à réduire la dépendance de l’Égypte aux importations de produits agricoles, en particulier de blé. Actuellement, le pays d’Afrique du Nord est le plus grand importateur de blé en Afrique, avec 12,6 millions de tonnes achetées en 2023/2024 selon la FAO. La production nationale ne couvre qu’environ 45 % des besoins annuels, estimés à 21 millions de tonnes en moyenne entre 2020 et 2024. Toutefois, des efforts soutenus ont permis d’augmenter la récolte de blé, qui devrait atteindre 9,4 millions de tonnes en 2024/2025, soit une hausse de 3,2 %.
En plus d’améliorer sa sécurité alimentaire, l’Égypte vise à faire de ce projet un moteur économique, en stimulant l’emploi et en diversifiant ses sources de revenus grâce aux exportations agricoles. Ce complexe devrait également bénéficier d’une expertise technologique et d’investissements chinois, renforçant ainsi les capacités agricoles du pays.
Au-delà de ce projet spécifique, le gouvernement égyptien s’engage dans une dynamique globale de modernisation du secteur, avec une vision qui inclut le développement durable, l’utilisation optimale des ressources en eau et la mise en place d’infrastructures adaptées. Ces efforts devraient permettre à l’Égypte de renforcer son rôle sur le marché agricole régional et international.
Avec un tel projet, l’Égypte ne se contente pas de répondre aux besoins alimentaires internes, mais aspire à devenir un acteur clé de la production agricole en Afrique et au-delà. Ce partenariat avec la Chine marque une étape cruciale dans cette transition, en mobilisant des ressources pour transformer les défis agricoles du pays en opportunités économiques durables.
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