Le Sounan ou Sunnah, également appelé circoncision dans les communautés musulmanes, est un rituel profondément enraciné dans les pratiques religieuses et culturelles de nombreux pays. Bien qu’il ne soit pas explicitement mentionné comme une obligation dans le Coran, le Sounan est largement considéré comme une tradition prophétique et un acte de purification spirituelle pour les jeunes garçons, le nouveau-né.
Dans l’Islam, le Sounan tire son fondement des récits liés au prophète Ibrahim (Abraham), qui aurait été le premier à pratiquer la circoncision en obéissance à un commandement divin. Pour les musulmans, il s’agit d’un acte conforme à la fitrah, la nature pure de l’homme telle que voulue par Dieu. Cette pratique est perçue comme une marque de piété et un moyen de suivre les pas du prophète Mohamad, qui l’aurait également recommandée.
Pourquoi le Sounan ?
Dès sa naissance, le petit enfant est en butte à toutes sortes de difficultés et de dangers. Cette période critique dure au moins sept jours, et souvent quarante jours, pendant lesquels on le protège plus particulièrement contre toutes les influences mauvaises possibles. « Un certain nombre de précautions sont prises. Le nouveau-né ne sort pas de la maison, et souvent même de la chambre, avant le septième ou même le quarantième jour après sa naissance. Souvent on ne le lave pas jusqu’au septième jour, mais à sa naissance on lui a passé un chiffon sec sur le corps, puis on l’a enduit d’un corps gras et habillé d’une chemise ou d’un tissu qu’il conservera jusqu’à son premier bain », informe l’islamologue Razack Ahouangnimon.
Traditionnellement, jusqu’au septième jour après la naissance, l’enfant n’a pas de nom car il est censé rester ignoré des génies si redoutables pour lui. C’est une période où sont fréquemment observés des tabous de vocabulaire et des interdits portant sur le nom de l’enfant. On lui donne provisoirement un nom porte-bonheur et protecteur
Un rituel à plusieurs composantes
La première tradition consiste à réciter l’Adhan (appel à la prière) à l’oreille droite du nouveau-né dès sa naissance. Cette pratique symbolise l’introduction de l’enfant à l’Islam. Les mots sacrés d’Adhan, proclamant la grandeur d’Allah, sont les premières paroles que l’enfant entend, symbolisant ainsi son lien spirituel avec sa foi.
Dans les jours suivant la naissance, un nom est donné à l’enfant. « En général, cela se fait lors du septième jour, bien qu’il puisse être choisi avant. Les noms portent souvent une signification religieuse ou historique, inspirés des prophètes, des figures islamiques ou de qualités positives », déclare Assouma Moubarak, chef de culte musulman. Et il poursuit :«après cela vient l’Aqiqa. C’est une pratique sunnite recommandée mais non obligatoire. Elle consiste en un sacrifice animal (un mouton pour une fille, deux pour un garçon) le septième jour après la naissance ». La viande est généralement distribuée aux pauvres et aux proches, symbolisant gratitude et charité. L’autre étape du rituel consiste à raser les cheveux du bébé. Les cheveux sont ensuite pesés, et leur équivalent en or ou en argent est donné en aumône. Ce geste symbolise la pureté et la bénédiction pour l’enfant.
Un rituel aux dimensions multiples
Plutôt que de se concentrer sur un rituel unique, l’Islam met l’accent sur une éducation religieuse dès la petite enfance. Les parents et les proches sont encouragés à élever l’enfant dans les valeurs islamiques et à lui apprendre le Coran au fil du temps. Au-delà de la dimension religieuse, le Sounan est également un événement social majeur dans de nombreuses cultures musulmanes. Le rituel marque souvent une transition importante dans la vie de l’enfant et accompagné de célébrations communautaires. La cérémonie est souvent accompagnée de chants, de danses, de prières et de festivités, soulignant son rôle dans le renforcement des liens sociaux et familiaux.
Le Sounan reste une pratique fondamentale dans le monde musulman, transcendant les différences culturelles et géographiques. Il incarne à la fois un rite religieux, une célébration sociale et un témoignage de l’héritage islamique. Dans un monde en mutation rapide, il continue de jouer un rôle clé dans la transmission des valeurs spirituelles et culturelles aux générations futures.
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