La question migratoire bouleverse profondément le paysage politique européen depuis les années 2010. De l’Italie aux Pays-Bas, en passant par l’Allemagne et la France, les partis traditionnels peinent à proposer des réponses satisfaisantes face aux interrogations des citoyens sur le contrôle des frontières, l’intégration et l’accès aux services publics. Cette préoccupation, initialement portée par les formations d’extrême droite, occupe désormais une place centrale dans les programmes des partis conservateurs et libéraux, transformant radicalement les équilibres électoraux du continent.
Le titre de séjour pour soins dans le viseur de la droite
En France, la députée UDR Brigitte Barèges cible spécifiquement le titre de séjour pour soins, un dispositif permettant aux étrangers atteints de pathologies graves de recevoir des traitements indisponibles dans leur pays d’origine. Si le nombre de nouveaux titres a diminué de 4400 à 3280 entre 2021 et 2022, le volume total incluant les renouvellements atteindrait 20 000 personnes par an selon l’élue. Les Algériens figurent parmi les principales nationalités bénéficiaires, aux côtés des ressortissants ivoiriens, congolais, géorgiens et guinéens.
Un système sous tension face aux défis sanitaires
Pour obtenir ce titre de séjour, les candidats doivent prouver leur résidence habituelle en France, démontrer la gravité de leur état de santé et l’impossibilité d’accéder aux soins nécessaires dans leur pays. Les maladies infectieuses, les troubles mentaux et les affections cardiovasculaires constituent les motifs médicaux les plus fréquents. D’une validité de deux ans renouvelable, ce document exige également que le demandeur ne représente aucune menace pour l’ordre public.
La droite réclame une refonte du dispositif
Les opposants au système actuel, menés par Brigitte Barèges, développent une argumentation axée sur trois points majeurs. D’abord, ils dénoncent le poids financier du dispositif sur les comptes de la Sécurité sociale, estimant que la France ne peut maintenir ce niveau de prise en charge. Ensuite, ils pointent une forme d’injustice envers les citoyens français confrontés eux-mêmes à des difficultés d’accès aux soins. Enfin, certains redoutent que ce titre de séjour ne devienne une voie détournée d’immigration permanente, susceptible d’encourager des pratiques frauduleuses. Cette remise en cause du dispositif témoigne d’une volonté croissante de la droite française de durcir les conditions d’accueil des étrangers, y compris dans le domaine médical.
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