Les barrages hydrauliques constituent un pilier essentiel du développement économique mondial, notamment pour la production d’énergie renouvelable et l’irrigation agricole. Dans les pays industrialisés comme aux États-Unis, au Canada ou en Norvège, ces infrastructures fournissent une part significative de l’électricité nationale, allant jusqu’à 95% pour certains pays nordiques. Ces ouvrages permettent également d’irriguer des millions d’hectares de terres agricoles, comme en témoignent les vastes réseaux d’irrigation de la Californie ou de l’Espagne, où les barrages transforment des zones arides en terres cultivables productives.
Une stratégie hydraulique ambitieuse portée à 143 milliards de dirhams
Le Maroc intensifie sa politique de construction de barrages avec une révision majeure du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation (PNAEPI 2020-2027). Le budget initial de 115 milliards de dirhams a été augmenté à 143 milliards, témoignant de l’ampleur des ambitions nationales. Le royaume dispose actuellement d’un réseau de 154 grands barrages, totalisant une capacité de stockage dépassant 20,7 milliards de mètres cubes, complété par 146 petits barrages. Ces infrastructures assurent l’approvisionnement en eau potable des populations, soutiennent le développement industriel et touristique, et permettent l’irrigation de deux millions d’hectares de terres agricoles. La production hydroélectrique générée représente entre 4% et 10% des besoins nationaux en électricité.
Quinze nouveaux grands barrages programmés d’ici 2029
L’année 2024 marque déjà la mise en eau de deux ouvrages majeurs : le barrage M’dez dans la province de Sefrou et le barrage Fask à Guelmim. Les chantiers de Koudiat Borna à Sidi Kacem et de Ghiss à Al Hoceima seront également achevés cette année. Entre 2025 et 2029, treize autres grands barrages viendront enrichir le patrimoine hydraulique marocain. Parmi les projets phares figurent les barrages de Tamri à Agadir, prévu pour 2026 avec un investissement de 1,9 milliard de dirhams, et celui de Ratba dans la province de Taounate, programmé pour 2028, nécessitant près de 3 milliards de dirhams. La surélévation de barrages existants, comme celui de Mohamed V dans l’Oriental et de Mokhtar Soussi à Taroudant, permettra d’optimiser les capacités de stockage actuelles.
Protection contre les aléas climatiques
Ces infrastructures hydrauliques jouent un rôle crucial dans la résilience du Maroc face aux phénomènes météorologiques extrêmes. Le réseau de barrages constitue une protection efficace contre les inondations tout en permettant de gérer les périodes de sécheresse grâce aux importantes réserves d’eau constituées. Le taux d’avancement des différents projets témoigne d’une exécution soutenue : le barrage de Ghiss affiche déjà 98,5% de réalisation, tandis que celui de M’dez atteint 96%. Cette dynamique de construction reflète la détermination du Maroc à renforcer sa sécurité hydrique face aux défis climatiques actuels et futurs.
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