Nommé par le président après le coup d’État de 2021, Choguel Kokalla Maïga, premier ministre malien et vrai soutien du président de la transition Assimi Goïta ne s’accorde plus avec le pouvoir en place. Dans ses récentes sorties, Choguel Kokalla Maïga a fait de graves déclarations à l’encontre des autorités maliennes. Il a évoqué le manque de transparence dans la gestion de la transition malienne et sa mise à l’écart lors des prises de décisions importantes.
« Ce n’est pas normal dans un gouvernement. Le premier ministre ne peut pas apprendre dans les médias que les élections sont reportées sans débat au sein du gouvernement », a-t-il déclaré. Le premier ministre malien a aussi révélé que plus de 100 nouveaux partis politiques qui soutiennent le pouvoir en place ont reçu des récépissés en moins de deux ans, alors que c’était prévu lors des dernières assises de réduire leur nombre. Des déclarations qui ne font pas l’unanimité dans le pays. Plusieurs organisations, notamment celles qui soutiennent le régime militaire, réclament sa démission, à en croire la télévision d’État. Parmi ces organisations figure le Collectif pour la défense des militaires (CDM). Dans un communiqué publié le dimanche 17 novembre 2024, le CDM a exigé que le premier ministre démissionne dans un délai de 72 h, car il qualifie son acte de « haute trahison ». « Le Dr Choguel Kokalla Maïga a trahi sa mission et s’inscrit désormais dans une logique de délation des autorités de la transition », lit-on dans le communiqué.
Le 18 août 2020, un coup d’État a secoué le Mali. Le président Ibrahim Boubacar Keïta, élu en 2013 et réélu en 2018, a été renversé par un groupe d’officiers supérieurs de l’armée pour réponse insuffisante face à l’insécurité croissante dans le pays, à la corruption et aux problèmes économiques. La transition civile a été confiée au président Bah N’Daw. Le 24 mai 2021, un autre coup d’État a eu lieu sous la direction de l’actuel président Assimi Goïta. Il a été reproché au gouvernement civil le non-respect des engagements pris concernant la réorganisation du gouvernement et la préparation des élections. Depuis ces différents coups d’État, le Mali traverse une crise renforcée par l’insécurité et le jihadisme. La junte qui devrait remettre le pouvoir aux civils en mars 2024 a repoussé l’échéance sans préciser une nouvelle date.
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