Pourquoi l’Inde pays le plus peuplé du monde appelle à faire plus d’enfants

EPA-EFE/Shutterstock

L’Inde, qui a dépassé la Chine en avril 2023 avec ses 1,429 milliard d’habitants, traverse désormais une phase singulière de son histoire démographique. Ce basculement historique résulte de trajectoires opposées : tandis que la politique de l’enfant unique menée pendant des décennies par Pékin a ralenti la croissance chinoise, l’Inde a maintenu une progression démographique soutenue, particulièrement dans ses États du nord. Aujourd’hui, certains dirigeants indiens prônent une augmentation des naissances, illustrant les complexités de la gouvernance démographique du pays.

Une réforme parlementaire qui redessine l’équilibre régional

Le débat émane d’un projet de réforme visant à actualiser la représentation des États au Parlement indien. Le système actuel, fondé sur le recensement de 1971, ne reflète plus la réalité démographique du pays. Les États du nord, dont la population a connu une croissance marquée, réclament davantage de sièges parlementaires. Face à cette perspective, les États du sud manifestent leur opposition. Ces derniers, ayant appliqué les politiques de contrôle des naissances préconisées par New Delhi, considèrent cette réforme comme une remise en cause de leurs efforts démographiques.

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La natalité comme outil de représentation politique

Les réactions des dirigeants méridionaux traduisent l’intensité du débat. Le Tamil Nadu évoque la possibilité d’avoir jusqu’à seize enfants, tandis que l’Andhra Pradesh envisage d’imposer un minimum de deux enfants pour participer aux élections locales. Ces propositions illustrent les enjeux de représentation politique liés à la démographie. Le projet soutenu par le Premier ministre Narendra Modi met en relief les divergences régionales sur la question démographique.

Un défi national aux multiples dimensions

Cette situation souligne les disparités économiques entre le nord et le sud du pays. Les États septentrionaux, généralement moins développés, présentent des taux de natalité plus élevés, reproduisant un schéma observable à l’échelle mondiale. Le paradoxe apparaît clairement : alors que l’Inde fait face à un chômage massif chez les jeunes, la question démographique devient un levier politique. La réforme prévue pour 2026 interroge l’équilibre entre représentation parlementaire et développement économique. L’enjeu touche aux fondements du système politique indien et à la cohésion nationale du pays le plus peuplé de la planète.

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