Uranium du Niger: la société française Orano dans la tourmente

Photo: PIERRE VERDY / AFP

Les relations entre le Niger et la France ont connu un bouleversement majeur en 2023, avec la fin d’une coopération militaire et économique établie depuis l’indépendance du pays. Cette décision des nouvelles autorités nigériennes a particulièrement impacté Orano (ex-Areva), qui exploitait depuis les années 1970 les gisements d’uranium, notamment à travers les mines d’Arlit et d’Akokan. Ces sites fournissaient une part essentielle de l’uranium utilisé dans les centrales nucléaires françaises, faisant du Niger un partenaire stratégique dans le secteur énergétique hexagonal.

Des pratiques minières sous haute surveillance

Une enquête approfondie menée par l’émission « Vert de rage » a mis en lumière la situation sanitaire préoccupante à Arlit, ville construite autour des activités d’Areva. Les investigations ont révélé des niveaux de radioactivité dépassant ceux mesurés dans la zone critique de Tchernobyl. La population locale, dont une grande partie travaille directement ou indirectement pour l’entreprise, se trouve exposée quotidiennement à ces radiations dangereuses. Les séries de prélèvements et les tests capillaires effectués par l’équipe de journalistes ont fourni des preuves tangibles de cette contamination environnementale.

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Une mobilisation judiciaire historique

Face à ces révélations, une action en justice d’une ampleur inédite a été lancée. Vingt-sept citoyens nigériens ont pris l’initiative de porter plainte, rapidement rejoints par des associations et des plaignants français, portant le nombre total à trente-neuf. Les accusations portent sur des faits graves : homicide involontaire, blessures avec interruption temporaire de travail supérieure à trois mois, et mise en danger délibérée d’autrui. Cette procédure judiciaire marque un tournant dans la reconnaissance des dommages environnementaux et sanitaires liés à l’exploitation minière.

Des répercussions au-delà des frontières

L’impact de cette affaire dépasse le cadre nigérien. En France, l’usine de conversion d’uranium d’Orano à Narbonne fait également l’objet de critiques pour ses émissions toxiques et ses déchets industriels. Le documentaire « L’Uranium de la colère« , désormais utilisé comme pièce à conviction par la justice française, a reçu trois nominations au prix Albert-Londres, soulignant la qualité et l’importance de cette investigation environnementale. Malgré sa suppression ultérieure de la grille de France Télévisions, l’émission « Vert de rage » a contribué à déclencher plusieurs enquêtes judiciaires, démontrant l’importance du journalisme d’investigation dans la protection environnementale et la santé publique.

4 réponses

  1. Avatar de Adjinakou kla-kla
    Adjinakou kla-kla

    C’est vrai la société Française Framatome devenue Areva puis revisitée Orano exploitant les mines d’uranium doit répondre de ses crimes au Niger.
    Rendez-vous donc à Airlit pour voir et constater par vous-même les terrines (les résidus) d’uranium communément appelées « Yellow Cakes » stockés à l’air libre en pleine nature. Au moindre soulèvement du vent du désert en été et pendant la saison de l’harmattan, la poussière issue de ces terrines s’envolent à des centaines et des milliers de kilomètres dans les pays frontaliers polluant les eaux, les plantations, les Humains et les forêts.
    il s’agit d’un véritable problème de santé publique et environnementale.
    La France ne possède pas de mines d’uranium qu’elle exploite sur son territoire. Pourtant, la France produit et vend de l’électricité aux pays de l’UE.
    Mieux, elle vend de l’uranium sur le marché Nord-américain.
    Vraiment c’est une histoire de fous. Quand j’ pense, j’hallucine.
    Depuis le refus du nouveau gouvernement du général Tiani de reprendre en mains et de nationaliser les mines d’uranium, la société Orano est au plus mal. Les comptes d’Ornano sont dans le rouge et les cotations d’Ornano en bourse ont été suspendues entraînant dans ces méandres la baisse drastique du CAC40, l’indice des valeurs boursières Françaises.
    Face à cette désespérée l’ancienne puissance coloniale n’hésite pas à s’accrocher à tout(Sauve qui peut) voire aux serpents que charrient les flots (c’est juste une métaphore).
    Elle n’hésite pas à recourir à l’ancienne vieille méthode du coup d’état pour installer à la tête du Niger un certain Bazoum, un hybride docile, obéissant et ne posant pas trop de questions et écoutant « La voix de son maître », un peu comme ce petit chi.en🐶dont le dessin apparaissait jadis sur la tête des Gramaphones (pour ceux qui les ont connus).
    Vive le gouvernement Tiani.
    Vive l’AES.
    Bon dimanche.

    1. Avatar de Adjinakou kla-kla
      Adjinakou kla-kla

      Merci à LNT d’avoir enfin publié mon post.
      Comme on dit chez nous:
      Akpé Looo(Mina),
      Énan tchè nou mi(Fon),
      Nitchè(Goun),
      Anitché (Djoula).
      Bonsoir.

  2. Avatar de Black
    Black

    Ils n’ont rien vu encore les maladies professionnelles qu’ils ont caché sous le soutient de nos anciens chefs d’état ils vont l’assumer. Mort naturelle du n’importe quoi.

  3. Avatar de @nigerino
    @nigerino

    les conséquences de l’exploitation de l’uranium au niger on la vie dans nos chaires, mais on n’avait pas les moyens de dénoncer tout cela auparavant, Arlit c’est une calamité à cause de ces français, tjrs eux

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