Lors de sa 66ᵉ session à Abuja, le dimanche 15 décembre 2024, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a approuvé la création d’un tribunal spécial chargé de juger les crimes commis en Gambie entre 1994 et 2017, sous le régime de Yahya Jammeh. Ce tribunal, basé en Gambie, combinera des éléments de droit national et international, tout en prévoyant des audiences dans des pays tiers si des enjeux sécuritaires l’exigent.
Cette décision découle des recommandations de la Commission vérité, réconciliation et réparations (TRRC), établie en 2018. La TRRC a mis en lumière des violations graves des droits humains, telles que des actes de torture et des exécutions extrajudiciaires, appelant à des poursuites judiciaires contre les responsables. Le président Adama Barrow a salué cette initiative, exprimant sa gratitude envers la CEDEAO et ses partenaires. Entre 1994 et 2017, la Gambie a vécu sous la poigne de fer de Yahya Jammeh, une période marquée par des crimes graves et des abus massifs. Après sa chute en 2017, Jammeh s’est exilé en Guinée équatoriale, mais son régime reste accusé de disparitions forcées, d’exécutions arbitraires et de violences sexuelles.
En 2021, la TRRC a identifié environ 70 responsables à poursuivre, y compris Jammeh lui-même. Bien que certains procès aient été organisés à l’étranger, notamment au Ghana et en Allemagne, le tribunal spécial représente une opportunité unique pour rendre justice sur le sol gambien. Ce tribunal est un tournant pour la justice en Gambie et en Afrique de l’Ouest. La CEDEAO espère que cette initiative renforcera la confiance dans les institutions judiciaires et instaurera une culture de responsabilité dans la région.
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