La course aux armements bat son plein à l’échelle mondiale. Les États-Unis maintiennent leur suprématie avec un budget militaire colossal de 886 milliards de dollars pour 2024, tandis que la Chine poursuit sa montée en puissance et que la Russie renforce son arsenal face aux tensions internationales. L’Europe augmente également ses dépenses militaires, notamment depuis le conflit en Ukraine. Cette dynamique d’armement touche désormais le Maghreb, où le Maroc vient d’annoncer une initiative stratégique majeure.
Le Maroc, futur hub de l’industrie de défense régionale ?
Le royaume chérifien prépare une révolution dans sa politique d’armement. Selon El Confidencial, le projet de budget 2025 prévoit des avantages fiscaux considérables pour les industriels du secteur de la défense. Cette stratégie se matérialisera par la création de deux zones dédiées à la production d’armement et de munitions, où les entreprises bénéficieront non seulement d’exonérations fiscales mais aussi de terrains à prix préférentiels. Cette initiative marque un tournant radical pour le Maroc, actuellement 29e importateur mondial d’armes selon le Sipri, qui ambitionne de passer du statut d’acheteur à celui de producteur.
Une ambition technologique et industrielle
Les projets marocains dépassent largement la simple production de munitions de petit calibre. Le pays vise la fabrication d’équipements militaires sophistiqués, des drones aux missiles balistiques en passant par les véhicules blindés. Pour y parvenir, le royaume mise sur des partenariats avec des entreprises internationales disposées à partager leur expertise technologique. Cette stratégie prolonge les relations déjà établies avec ses principaux fournisseurs actuels – États-Unis, France et Israël – tout en ouvrant la voie à de nouvelles collaborations industrielles.
La rivalité algéro-marocaine comme moteur
La nouvelle politique industrielle marocaine bouleverse l’équilibre régional, particulièrement face à l’Algérie. Le voisin algérien, déjà producteur de plusieurs modèles de drones, maintient sa position dominante avec un budget militaire de 23 milliards d’euros pour 2025, le plus important du continent africain. Cette dynamique illustre l’intensification de la rivalité entre les deux pays, chacun cherchant à affirmer sa puissance militaire et son autonomie stratégique. L’extension des avantages fiscaux marocains au secteur de la défense, initialement réservés à des industries comme l’automobile, témoigne de cette volonté de transformation industrielle au service de l’indépendance militaire.
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