Le président de la République, Patrice Talon, était le vendredi 20 décembre 2024 à l’Assemblée nationale pour le traditionnel exercice du message sur l’état de la nation encadré par l’article 72 de la constitution en vigueur au Bénin. Une occasion pour lui de mettre en lumière les réalisations faites, les performances économiques et la transformation du Bénin dans un contexte où beaucoup de citoyens l’attendaient sur les grands chantiers pour garantir la transparence des élections générales de 2026, l’amélioration du panier de la ménagère et l’option d’un engagement ferme pour le dégèle de la crise politique comme par exemple la tenue d’une concertation nationale visant la réconciliation des fils et filles de la nation pour un Bénin plus fort et plus uni, réellement engagé sur la voie du développement.
Les cérémonies protocolaires ont été marquées par deux temps forts: l’arrivée du président de la République, Patrice Talon à l’Assemblée nationale où attendait Louis Gbéhounou Vlavonou, président de l’institution et les échanges à huit clos, entre les deux personnalités avant l’accès à l’hémicycle pour le message de circonstance devant les députés et invités de marque conviés.
C’est autour de neuf heures précises que le véhicule du cortège présidentiel a marqué son arrêt sur l’avenue Williams Ponty en face de l’entrée principale du siège de la représentation nationale. Une avenue réservée pour l’accueil officiel et les honneurs militaires sanctionnés par l’exécution de l’hymne nationale en signe d’attachement à la République. Une synergie entre le chargé du protocole d’Etat et celui du Palais des Gouverneurs pour cette étape balisée par le tapis rouge bien dressé pour orienter le chef de l’Etat dans le circuit des salutations d’usage et qui mène vers l’entrée officiel où attendait tout souriant, Louis Gbéhounou Vlavonou pour l’accueil de son hôte dans une ambiance de joie partagée. Tous deux marchaient sourire aux lèvres vers les membres du bureau de l’Assemblée nationale bien positionnés non loin de l’espace qui sert tous les lundis, de témoin à la cérémonie des couleurs. Chaudes empoignades, salutations et brefs échanges ont marqué cette étape de l’accueil protocolaire avant le retrait des deux personnalités pour le tête-tête qui précède l’entrée dans l’hémicycle pour le message proprement dit.
L’AMBIANCE DANS L’ENCEINTE DE L’HEMICYCLE
Au moment où s’observait le déroulé évoqué plus haut, les députés et personnalités conviés à la cérémonie attendaient à l’hémicycle sous le regard vigilant de la garde présidentielle qui régulait tous les mouvements à l’intérieur. Dans le même temps, le chargé du protocole de l’Assemblée nationale était en position pour annoncer l’entrée à l’hémicycle des deux personnalités aux environs de dix heures et accueillies par les honorables députés et invités de circonstance, tous debout. La prise de parole suite à l’installation du chef de l’Etat, le président Patrice Talon ; a permis au président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou maillet en main, d’annoncer la reprise de la séance. Une opportunité mise à contribution pour souhaiter la bienvenue à son hôte qui n’est rien d’autre qu’un partenaire politique. Le président de l’institution met l’accent sur le sens du message sur l’état de la nation et son bien-fondé qui n’est que le reflet du respect de la constitution béninoise. Il ne manque pas d’affirmer sa fierté pour cet exercice constitutionnel dans le temple de la démocratie qu’est l’hémicycle. Ce n’est qu’après ses mots à en croire ses dires pleins de sens, qu’il invite le chef de l’Etat à sacrifier à la tradition à dix heures treize minutes le vendredi dernier.
LE CONTENU DU MESSAGE
En vingt-trois minutes, c’est-à-dire de dix heures treize minutes à dix heures trente-sept minutes, le chef de l’Etat, le président Patrice Talon s’est senti très fier et honoré dans l’hémicycle considéré par Louis Vlavonou comme le temple de la démocratie mais perçue par lui comme étant le temple de la contradiction. Ce temps de parole consacré au message sur l’état de la nation, a permis au président Patrice Talon de faire la lumière sur les nombreuses réalisations axées sur les chantiers routiers, la construction des écoles et lycées techniques sans compter l’accès à l’eau potable pour une couverture nationale d’environ 80% en 2024 contre 46% en 2016. Il a aussi mis l’accent sur les performances économiques avec pour effet la rigueur dans la gestion des ressources publiques. Ce qui à en croire au contenu du message, crédite notre pays auprès des institutions internationales et partenaires qui accompagnent les projets développement. Le message met en lumière, les efforts de transformation de la nation béninoise, désormais comptée parmi les destinations les plus prisées en Afrique de l’ouest. A titre d’exemple, la ville de Cotonou a été citée comme première en matière de propreté en Afrique de l’ouest et sixième au plan africain. Le social retient l’attention dans le message délivré devant la représentation nationale par le président Talon. Les exemples mis en exergue portent entre autres sur le microcrédit version améliorée et accessible à tous, le soutien aux ménages des revenus très faibles et le repas chaud servi aux milliers d’enfants pour les maintenir à l’école. La transparence par rapport à l’accès à l’emploi public a trouvé son ancrage dans le message lu en signe de présentation des performances du régime en place, lequel n’a rien à envier à ceux précédents en ce qui concerne la conduite des affaires publiques. Le porteur du message est conscient malgré les efforts et performances mis en exergue qu’il reste encore à faire. Mais il affirme que la cherté de la vie ne saurait justifier l’acte des citoyens malintentionnés et qui œuvrent pour un retour à un passé honteux marqué par les grèves sauvages qui paralysent le système éducatif et l’administration béninoise. D’où la fermeté affichée pour signifier qu’aucune négociation et conciliabule ne sauraient de mise pour contenter la soif exaspérée à l’exercice du pouvoir d’Etat.
LES BENINOIS SONT RESTES SUR LEUR FAIM
Le neuvième exercice de message sur l’état de la nation qu’attendaient les Béninois avec grande impatience, n’a malheureusement pas comblé leur attente. Ils sont en majorité restés sur leur faim du fait de la mise entre parenthèse de leurs préoccupations axées sur les sujets de débats importants à savoir : la révision du code électoral, le sort des détenus politiques et celui des exilés sans perdre de vue l’ouverture de la commission électorale nationale autonome, l’arbitre du jeu électoral à l’opposition pour la garantie de la transparence des consultations électorales de 2026. A cette liste de priorités nécessaires au renforcement de notre démocratie, il faut ajouter la demande des citoyens pour une assise nationale visant à faire le point concernant la consolidation du vivre ensemble dans un pays uni, fort, symbolique de la libre expression et engagé sur le chemin du développement. L’autre insatisfaction des Béninois réside dans le silence politique du message sur l’état de la nation, lequel n’a pas pu situer l’opinion sur les réelles motivations des grèves sauvages qui jouaient contre l’administration et le système éducatif sans perdre de vue leur objectivité et fondement. D’où la nécessité d’une clarification pour permettre aux Béninois d’en savoir plus pour faire le distinguo entre les anges d’aujourd’hui et les judas d’hier.
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