Le mardi 3 décembre 2024, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a exprimé de vives inquiétudes concernant l’augmentation de la dette publique du pays.
Selon le porte-parole du parti, Bredoumy Soumaila, la dette publique ivoirienne, qui était de 6.000 milliards de FCFA en 2011, devrait atteindre près de 35.000 milliards de FCFA début 2025, soit une augmentation de près de 6 fois en seulement quatorze ans. Une situation alarmante, selon le PDCI, car elle compromet la stabilité économique du pays et réduit les marges de manœuvre pour investir dans les secteurs sociaux. Le PDCI pointe du doigt la gestion opaque des finances publiques et l’importance croissante des marchés de gré à gré et estime que ces pratiques favorisent la corruption et l’inefficacité dans l’utilisation des fonds publics. « Le taux des marchés publics octroyés par la procédure de gré-à-gré est officiellement de 15%, mais en réalité il excède les 30% », a déclaré le porte-parole du parti, le député Bredoumy Soumaila.
Des emprunts pour payer des remboursements
Selon Bredoumy Soumaila la dette ivoirienne, qui représente 58,1% du PIB en 2023, contre 38,4% en 2019, approche du seuil de 70% fixé par l’UEMOA et une inversion de cette courbe semble impossible avec la gestion actuelle. Il a critiqué la politique de financement de l’État, qui prévoit de contracter 5.700 milliards de FCFA de prêts en 2025 qui seront utilisés en grande partie pour rembourser une partie de la dette, renforçant ainsi le cercle vicieux du déficit budgétaire chronique. Le PDCI dénonce la qualité médiocre des infrastructures réalisées avec les fonds empruntés, citant notamment les travaux routiers. Selon le parti, seulement 45% des projets routiers font l’objet d’une inspection et le taux d’insatisfaction des usagers est élevé, particulièrement pour les routes en terre. Il appelle donc à une gestion plus rigoureuse des finances publiques et à une plus grande transparence dans l’attribution des marchés et estime également qu’il est urgent de revoir la stratégie d’endettement du pays et de privilégier des financements moins coûteux et plus durables.
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