Depuis plusieurs éditions, la FIFA fait face à des critiques croissantes concernant le choix des pays hôtes des Coupes du monde. Les controverses précédentes, notamment lors de l’organisation de la compétition en Russie en 2018 et au Qatar en 2022, ont mis en lumière des préoccupations éthiques, environnementales et logistiques. L’attribution de la Coupe du monde 2034 à l’Arabie Saoudite ravive ces débats, soulevant des questions similaires et amplifiant les inquiétudes globales.
Une organisation écologique remise en question
L’attribution de la Coupe du monde 2034 à l’Arabie Saoudite survient à une époque où les enjeux environnementaux sont au cœur des préoccupations mondiales. Contrairement aux éditions précédentes, cette compétition se tiendra sur un unique territoire. Cependant, l’Arabie Saoudite n’est pas reconnue comme un modèle en matière de transition écologique. Avec seulement deux stades conformes aux exigences de capacité, le pays doit en construire de nouveaux, dont le spectaculaire stade de Qiddiya, situé sur le mont Tuwaiq. Ce stade futuriste promet des façades ornées de multiples écrans LED et un système de refroidissement écologique basé sur la récupération des eaux de pluie. Toutefois, ces initiatives restent conditionnées par des facteurs incertains, comme les précipitations, et soulèvent des doutes quant à leur efficacité réelle.
L’augmentation du nombre d’équipes participantes à 48 entraîne inévitablement une multiplication des matchs et des déplacements internationaux. Aurélien François de Football Ecologie France critique cette expansion, qualifiant l’événement de « gabegie écologique » en raison de l’empreinte carbone accrue liée aux transports aériens des supporters venus des quatre coins du globe.
Droits de l’homme et enjeux sociaux
Au-delà des préoccupations environnementales, les droits de l’homme en Arabie Saoudite constituent un point de friction majeur. La FIFA a stipulé que les pays hôtes doivent respecter les droits humains internationalement reconnus. Cependant, des organisations comme Amnesty International dénoncent l’absence d’engagement du Royaume en matière de réformes sociales. Le système de parrainage kafala, l’absence de salaire minimum pour les travailleurs migrants, et les restrictions sur la liberté d’expression restent des problématiques non résolues. Ces conditions créent un climat de discrimination et d’exploitation, rappelant les critiques sévères formulées lors du Mondial 2022 au Qatar.
De plus, le Maroc, co-organisateur du Mondial 2030, partage certaines de ces préoccupations, notamment la criminalisation des relations extraconjugales et entre personnes de même sexe. Ces aspects soulèvent des questions éthiques sur la capacité de la FIFA à concilier sport et respect des valeurs universelles.
Défis logistiques et climat
Organiser une Coupe du monde en Arabie Saoudite présente des défis logistiques considérables. Le climat extrême, avec des températures pouvant atteindre 50 degrés, impose des contraintes sur le calendrier sportif. La possibilité de tenir la compétition en hiver pourrait être une solution, mais elle risque de perturber les calendriers des championnats nationaux et coïncider avec le ramadan, période sensible pour de nombreux pays participants.
Ces difficultés rappellent les ajustements nécessaires lors du Mondial 2022 au Qatar, où des matchs en hiver avaient également suscité des débats. La gestion des ressources en eau devient également cruciale, tant pour accueillir les supporters que pour entretenir les terrains, dans un contexte de réchauffement climatique exacerbé.
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