Le Maroc est confronté à une montée alarmante du chômage, atteignant 21,3 % en 2024, selon les données récentes du Haut-Commissariat au Plan (HCP). Cette situation reflète une crise socio-économique complexe, marquée par des disparités régionales et une précarité accrue parmi les jeunes et les femmes.
En une décennie, le taux de chômage est passé de 16,2 % en 2014 à 21,3 % en 2024, signalant une dégradation constante de la situation. Certaines régions, comme Guelmim-Oued Noun et l’Oriental, enregistrent des taux dépassant les 30 %, illustrant l’ampleur des inégalités territoriales.
Le secteur agricole, pilier de l’économie marocaine représentant 13 % du PIB et un tiers de l’emploi national, est durement touché par une sécheresse prolongée. Entre 2018 et 2023, 816 000 emplois agricoles ont été perdus, selon Bank Al Maghrib, exacerbant la vulnérabilité des zones rurales. La situation est également influencée par des crises externes. La guerre en Ukraine, la pandémie de Covid-19, et le séisme de septembre 2023 ont perturbé l’économie marocaine.
Ces chocs successifs ont amplifié les difficultés structurelles du pays, déjà confronté à un marché du travail sous pression. Les jeunes marocains et les femmes subissent de plein fouet les conséquences de cette crise. Le manque d’opportunités pousse une partie de la jeunesse à envisager l’émigration clandestine, comme l’ont montré les tentatives d’entrée massive à Ceuta en septembre 2023.
Les femmes, souvent cantonnées à des emplois précaires ou faiblement rémunérés, peinent à intégrer le marché du travail, aggravant ainsi leur exclusion économique. Alors que le chômage atteint des niveaux critiques, les dépenses publiques suscitent des interrogations. L’achat d’un satellite espion pour un milliard de dollars illustre les choix budgétaires du gouvernement, perçus par certains comme déconnectés des priorités sociales.
Face à cette situation, des mesures structurelles s’imposent pour relancer l’économie et réduire le chômage. La diversification économique, le soutien aux secteurs créateurs d’emplois, et l’amélioration de l’accès à l’éducation et à la formation professionnelle sont essentiels pour offrir des perspectives à la jeunesse marocaine.
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