Le président Mohamed Bazoum, élu démocratiquement au Niger en 2021, a été renversé le 26 juillet 2023 par un coup d’État militaire mené par le général Abdourahamane Tiani. Cette intervention de l’armée a conduit à l’établissement du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), présidé par le général Tiani. Depuis lors, Mohamed Bazoum demeure en détention, malgré les multiples tentatives internationales pour obtenir sa libération. Son emprisonnement perdure alors même que les États-Unis, la France, l’ONU et l’Union européenne ont multiplié les démarches diplomatiques pour sa remise en liberté.
Le Maroc active ses réseaux diplomatiques
La Direction générale des études et de la documentation (DGED), service de renseignement extérieur marocain, a entrepris une médiation auprès des autorités nigériennes depuis septembre dernier, selon les révélations d’Africa Intelligence. Cette initiative discrète vise à négocier la libération de Mohamed Bazoum. Le royaume chérifien, qui entretient des relations privilégiées avec la junte au pouvoir à Niamey, propose d’accueillir l’ancien président sur son territoire. Cette solution pourrait satisfaire le général Tiani et les membres du CNSP, soucieux des conditions de sortie de crise.
Une coopération économique renforcée
Le Maroc consolide parallèlement sa présence économique au Niger. L’inauguration récente à Niamey d’une centrale électrique baptisée « Sa Majesté le Roi Mohammed VI » témoigne de cette dynamique. Le royaume prévoit également la construction d’infrastructures énergétiques similaires dans plusieurs grandes villes nigériennes. Un protocole d’accord stratégique a été conclu entre le gouvernement nigérien et OCP Africa, renforçant les liens économiques bilatéraux. Cette coopération énergétique accompagne l’adhésion du Niger au projet marocain d’accès à l’Océan Atlantique pour les pays sahéliens.
Des obstacles à surmonter
Malgré ces avancées diplomatiques et économiques, la médiation marocaine fait face à certaines difficultés. L’émissaire de la DGED n’a pas encore pu rencontrer Mohamed Bazoum, ce qui complique les négociations. La situation demeure délicate, d’autant que l’ancien président entretenait des relations étroites avec l’Algérie, comme en témoignent ses deux visites officielles à Alger en 2021 et 2022. La première avait notamment abouti à la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays, tandis que la seconde lui avait permis de participer aux célébrations du 60e anniversaire de l’indépendance algérienne.
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