Depuis plusieurs années, la compétition pour obtenir un accès sécurisé aux minéraux critiques s’intensifie, et nombre de pays économiquement puissants cherchent à garantir leur approvisionnement. La dépendance envers ces ressources, indispensables pour les batteries de voitures électriques, les éoliennes ou les panneaux solaires, est devenue un enjeu stratégique.
Le moindre retard ou la moindre difficulté d’extraction peut freiner l’innovation industrielle. Les États-Unis, comme d’autres puissances, nouent des partenariats avec leurs voisins et partenaires commerciaux afin de soutenir des filières capables de soutenir la transition énergétique. Cette situation fait des gisements en terres nord-américaines des leviers potentiels pour renforcer les chaînes de valeur liées à la production d’appareils moins gourmands en énergies fossiles.
Des ententes peu détaillées malgré leur importance
La Nouvelle-Écosse, province canadienne qui bénéficie déjà d’un statut de partenaire fiable aux yeux de Washington, entend consolider sa propre filière de minéraux critiques. Peu avant la tenue des élections provinciales de fin octobre, le gouvernement local a conclu deux ententes avec Ressources naturelles Canada. Officiellement, l’un de ces accords doit contribuer à développer des chaînes d’approvisionnement tandis que l’autre prévoit une évaluation plus poussée du potentiel minier régional. Les détails de ces ententes n’ont cependant pas été divulgués avant le vote, laissant planer un certain flou sur les moyens concrets mis en œuvre. De son côté, le fédéral a approuvé, sous certaines conditions, près d’un million de dollars sur trois ans pour soutenir deux projets provinciaux liés à cette industrie.
Un éventail de ressources parfois sous-exploité
La Nouvelle-Écosse a établi sa propre stratégie il y a environ un an, priorisant la mise à disposition d’un approvisionnement stable en minéraux critiques. Cette liste, qui inclut notamment l’antimoine, le graphite, le tantale, le tungstène, le cobalt, le zinc ou encore le lithium, reflète l’importance d’une offre diversifiée. Certains de ces minéraux ont déjà été extraits par le passé, notamment le cuivre, l’étain, le zinc, le graphite, l’antimoine, le manganèse et le molybdène. Cette rétrospective rappelle que la province ne part pas de zéro, mais doit moderniser son industrie et la positionner face à des critères environnementaux et économiques plus exigeants. L’exemple du graphite, essentiel à la fabrication des batteries, illustre l’intérêt de réexaminer ce sous-sol afin de répondre à une demande mondiale de plus en plus marquée.
Une étape dans la quête du zéro émission nette
Le Canada a déjà identifié 31 minéraux essentiels à la transition écologique et souhaite s’appuyer sur l’expertise et les ressources de certaines provinces pour atteindre ses objectifs. La Nouvelle-Écosse, avec sa stratégie dédiée, semble vouloir apporter sa pierre à l’édifice. Son but déclaré reste l’atteinte du zéro émission nette d’ici 2050, une ambition qui ne peut aboutir sans matières premières adéquates. Sur le terrain, l’ouverture potentielle de nouveaux sites d’extraction, la revalorisation d’anciennes mines ou le développement d’installations de production d’énergie verte figurent parmi les pistes étudiées.
Cette orientation vise avant tout à soutenir une nouvelle ère industrielle plus respectueuse de l’environnement, en établissant des mécanismes de production et de transformation qui ne dépendent plus uniquement d’importations lointaines. L’enjeu est d’autant plus grand que chaque ressource extraite localement pourrait, à terme, contribuer au dynamisme d’une économie misant sur l’innovation énergétique et la robustesse de ses infrastructures.
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