Alors que la production mondiale de graphite s’oriente progressivement vers l’Afrique, la Chine, premier producteur mondial, intensifie ses efforts pour préserver sa domination dans ce secteur stratégique. Selon Benchmark Mineral Intelligence, la part africaine dans l’offre mondiale de graphite naturel pourrait dépasser celle de la Chine d’ici 2026, avec une prévision de 40 % contre 35 %. Cette dynamique a poussé Pékin à sécuriser de nouveaux actifs miniers sur le continent africain.
Un exemple récent est l’accord entre Triton Minerals, une compagnie australienne, et Shandong Yulong Gold, une entreprise chinoise, pour le contrôle du projet Ancuabe au Mozambique. Cette opération, qui permettra à Shandong Yulong de détenir 70 % des parts du projet, offrira une capacité de production annuelle de 70 000 tonnes de graphite pendant 27 ans. Le Mozambique s’impose ainsi comme un acteur clé, avec des projets tels que celui de DH Mining Development, capable de produire 200 000 tonnes de graphite par an.
Le rôle croissant de l’Afrique dans l’industrie du graphite est perçu comme une menace pour la domination chinoise. D’autres acteurs internationaux, comme l’Union européenne et la Corée du Sud, investissent également dans des projets africains pour diversifier leurs approvisionnements et réduire leur dépendance à la Chine.
La montée en puissance de l’Afrique marque un tournant dans l’équilibre du marché mondial du graphite, essentiel pour les batteries et les technologies vertes. Cette évolution pourrait reconfigurer les chaînes d’approvisionnement mondiales et intensifier la compétition entre les grandes puissances économiques.
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