Attendue depuis plusieurs mois, la nomination des premiers ministres conseillers est intervenue au cours du conseil des ministres du mercredi 11 décembre 2024. Dans une première liste, douze partisans politique ont été casés. Même si dans le lot on en trouve qui sont des techniciens au regard de leur parcours passé, on remarque également la présence de thuriféraires du pouvoir de la rupture qui sont à présent sortis de la disette. On se demande alors s’il ne s’agit pas plus de remerciement politique que de promotion de la compétence.
Paulin Akpona, Ministre conseiller aux Affaires économiques. Paulin Gbénou, ministre conseiller aux Enseignements maternel, primaire et secondaire, Expédit Codjo Houessou, ministre conseiller à l’enseignement technique et à la formation professionnelle, Sèdami Mèdégan Fagla, ministre conseiller à l’enseignement supérieur et à la recherche scientifique, Mariam Djaouga Sacca, ministre conseiller aux affaires sociales et au travail, Claudine Afiavi Prudencio ministre conseiller à la santé, Rachidi Gbadamassi, ministre conseiller à la défense et à la sécurité, Jacques Ayadji, ministre conseiller aux infrastructures, à la gouvernance locale et au cadre de vie, Janvier Yahouédéou, ministre conseiller aux services publics, Gilbert M. Déou, ministre conseiller à la Justice et aux relations extérieures, Saka Kina Bio Guéra, ministre conseiller à l’agriculture, Ayibatin Jonas Hantan, ministre conseiller au tourisme, à la culture, aux arts et aux sports. Ainsi se présente les membres du gouvernement bis nommés ce mercredi par Patrice Talon.
Ministres conseillers, puisque c’est leur titre, leur nomination à la présidence du Bénin soulève des questions sur les motivations sous-jacentes. S’agit-il d’une reconnaissance des compétences ou d’un remerciement politique ? Le décret présidentiel n°2024-006, établissant ce collège, décrit leur mission comme étant la contribution à la définition des politiques gouvernementales et le suivi de la mise en œuvre des projets et programmes. Ces ministres, choisis parmi les soutiens politiques du gouvernement, participent également à l’élaboration de politiques sectorielles et au traitement des directives présidentielles
Cependant, leur nomination « sur proposition des partis politiques membres de la majorité présidentielle » laisse entendre une dimension politique dans ces désignations. Cette approche est un moyen de renforcer les alliances politiques et de consolider le pouvoir en place, à quelques mois de la fin du second et dernier mandat de Patrice Talon.
La nomination de ministres conseillers au Bénin dans un contexte économique difficile est perçue par de nombreux observateurs, comme une décision susceptible d’aggraver la pression sur les finances publiques. Les cadres ainsi nommés bénéficieront de salaires, de primes et d’autres avantages. Cela constitue une charge supplémentaire sur le budget de l’État alors que les populations qui ont été appelées à serrer les ceintures depuis 2016, ne sont pas encore en condition de les desserrer. Les structures administratives et logistiques qui accompagnent ces postes, comme les bureaux, le personnel et les ressources dédiées, représentent également des dépenses additionnelles.
Dans un contexte de morosité économique, caractérisé par une hausse du coût de la vie et des difficultés budgétaires, cette décision donne l’impression que les priorités du gouvernement ne sont pas alignées sur les besoins urgents des citoyens. En effet, les caisses de l’État sont déjà mises à rude épreuve pour financer les infrastructures, les services publics et les programmes sociaux. Le secteur privé et les ménages subissent une pression accrue, notamment en raison de la fiscalité élevée et de la conjoncture internationale défavorable.
Dans ce contexte, certains analystes s’interrogent sur la pertinence de ces nominations, particulièrement dans un environnement où les attentes citoyennes portent sur des solutions concrètes pour améliorer leur quotidien. Certains estiment que ces fonds pourraient être orientés vers des secteurs stratégiques tels que l’éducation, la santé ou l’emploi. (Rejoignez la famille des abonnés de la chaîne WhatsApp de La Nouvelle Tribune en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)
Laisser un commentaire