Or en Afrique: ruée vers ce pays après les récentes découvertes

Photo Bloomberg

L’histoire du continent africain témoigne d’une richesse minérale exceptionnelle qui a façonné son destin économique et politique depuis des siècles. Des mines de diamants d’Afrique australe aux gisements de cuivre de la République démocratique du Congo, en passant par l’or du Ghana et du Mali, ces ressources naturelles ont attiré les convoitises internationales et alimenté les économies locales. Cette manne souterraine continue d’influencer les dynamiques de développement du continent, particulièrement en Afrique de l’Ouest où la Côte d’Ivoire émerge désormais comme un acteur majeur du secteur aurifère.

La nouvelle ruée vers l’or ivoirien

La Côte d’Ivoire connaît actuellement une transformation spectaculaire de son industrie aurifère. Sa production d’or a quadruplé en dix ans, avec des prévisions dépassant les 55 tonnes métriques pour 2024. Cette progression fulgurante place le pays parmi les dix premiers producteurs africains. Le gouvernement ivoirien, conscient de ce potentiel, multiplie les initiatives pour attirer les investisseurs internationaux. Le récent Salon international des ressources extractives et énergétiques (Sirexe) à Abidjan illustre cette ambition, réunissant des délégations de la Russie, de l’Iran, des États-Unis et de la Chine autour du président Alassane Ouattara.

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Les géants miniers à l’assaut du territoire

L’exploitation industrielle prend de l’ampleur avec quinze mines d’or actives, dont quatre projets lancés ces deux dernières années. Le canadien Montage Gold a révélé la découverte d’un gisement majeur de 155 tonnes au nord-ouest du pays, tandis qu’Endeavour Mining, leader régional, prévoit l’exploitation d’un site capable de produire 11 tonnes annuelles près de la frontière ghanéenne. Cette société anglo-canadienne, devenue incontournable en Afrique de l’Ouest depuis 2009, démontre une efficacité remarquable en réduisant à huit ans le délai entre l’exploration et l’exploitation, générant 124 millions d’euros de revenus pour l’État ivoirien en 2023.

Les défis d’une croissance accélérée

Cette expansion rapide soulève néanmoins des préoccupations environnementales et sociales. L’incident survenu à la mine d’Ity en juin 2024, avec une fuite de 3 000 litres d’eau contaminée au cyanure, a provoqué l’intoxication de près de 200 personnes et semé l’inquiétude dans les communautés locales. Par ailleurs, l’orpaillage clandestin persiste, attirant des milliers de travailleurs informels qui opèrent en marge des sites industriels. Ces activités parallèles créent une économie souterraine complexe, illustrée par le parcours de personnes comme Salimata, venues de loin pour participer à ce commerce lucratif. Le gouvernement ivoirien, qui perçoit actuellement 525 millions d’euros de recettes fiscales annuelles du secteur minier, fait face au défi de concilier développement industriel, protection environnementale et gestion de l’orpaillage traditionnel.

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