Les étudiants africains confrontés à l’obtention d’un visa pour poursuivre leurs études en Europe connaissent depuis longtemps de multiples contraintes. Les procédures, parfois longues et incertaines, nécessitent fréquemment un déplacement vers des consulats situés à des centaines de kilomètres, avec des délais de rendez-vous aléatoires et des justificatifs exigeants. Les universités occidentales, dans le but d’attirer ces profils, ont souvent tenté d’assouplir les modalités. Désormais, une nouvelle réforme dans un pays du sud de l’Europe pourrait détériorer cet équilibre déjà précaire.
Réforme italienne et conséquences logistiques
Dès le 10 janvier 2025, l’Italie imposera à chaque étudiant étranger, au-delà de 90 jours de séjour, un rendez-vous individuel dans un consulat ou une ambassade afin de fournir ses empreintes digitales. Le traitement groupé des demandes, qui offrait une relative simplification, disparaîtra. Les postulants africains, souvent éloignés des centres diplomatiques, devront financer des trajets coûteux et gérer des retards potentiels. Les infrastructures consulaires, déjà sous pression dans certaines régions, pourraient peiner à absorber ce flux. Il s’agit là d’un frein supplémentaire pour des candidats qui, jusque-là, optaient pour l’Italie en raison d’une procédure relativement praticable.
Incertitudes sur la rentabilité des projets d’études
Les retards et les déplacements qu’impose cette nouvelle mesure risquent d’en augmenter le coût global. Les étudiants africains, dont les familles ont souvent mobilisé des ressources significatives, pourraient renoncer à leur projet ou réévaluer leur destination académique. Les contretemps pèsent également sur les plannings : anticiper une date de début de semestre devient un pari incertain lorsque l’obtention du visa n’est pas garantie dans un délai raisonnable.
Impact sur l’attractivité internationale
En complexifiant l’accès, l’Italie pourrait perdre une partie de l’élan acquis auprès des candidats en provenance d’Afrique. Les universités, soucieuses d’enrichir leurs cursus par la diversité des origines, voient se profiler une baisse des inscriptions. Cette évolution risque de bénéficier à d’autres pays aux procédures plus souples ou à ceux disposant de systèmes plus adaptés à la réalité du terrain africain. Sans aménagement des nouvelles règles, la péninsule pourrait perdre certains des étudiants internationaux qui contribuaient à son rayonnement académique. Les obstacles, loin de se limiter à un simple rendez-vous, auront des répercussions sur la dynamique des partenariats et sur l’orientation des futures générations d’étudiants africains.
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