Terre d’accueil historique, le Canada a bâti son identité nationale sur une politique migratoire dynamique et ouverte. Depuis sa fondation, le pays a accueilli des millions d’immigrants, contribuant ainsi à son développement économique, culturel et social. Cette tradition d’ouverture, ancrée dans l’ADN canadien, a façonné une société multiculturelle où la diversité constitue un pilier fondamental. Les programmes de parrainage familial ont joué un rôle central dans cette approche, permettant aux nouveaux arrivants de maintenir leurs liens familiaux tout en participant à l’essor du pays.
Une suspension temporaire pour réorganiser le système
Le gouvernement canadien vient une nouvelle fois de freiner momentanément cette dynamique d’accueil en suspendant les nouvelles demandes de parrainage pour les parents et grands-parents souhaitant obtenir la résidence permanente. Cette décision, officialisée par une directive ministérielle de Marc Miller, ministre de l’Immigration, répond à une situation devenue critique : plus de 40 000 dossiers s’accumulent dans les services d’immigration, avec des délais de traitement atteignant 24 mois en moyenne. La mesure vise à désengorger un système submergé par son propre succès. Pour 2024, les autorités se concentreront sur le traitement de 15 000 dossiers déjà soumis, tandis que 35 700 candidats présélectionnés pourront déposer leur demande, avec un objectif d’acceptation fixé à 20 500 nouvelles résidences permanentes. Rappelons que cette mesure intervient après la suspension des demandes de résidence permanente notamment au Québec.
Une réforme qui bouleverse les projets familiaux
Cette suspension bouleverse les projets de nombreuses familles canadiennes qui espéraient faire venir leurs aînés. Les autres volets du regroupement familial, notamment le parrainage des époux, conjoints et enfants à charge, restent toutefois accessibles. Le ministère de l’Immigration justifie sa décision par la nécessité d’assurer un traitement équitable des dossiers existants et de préserver l’intégrité du système d’immigration. Cette réorganisation traduit également une évolution de la politique migratoire canadienne, qui prévoit une réduction globale des admissions sur les trois prochaines années.
Des communautés partagées face à l’avenir
La décision gouvernementale suscite des réactions contrastées au sein de la société canadienne. Si certains comprennent la nécessité de restructurer le système pour le rendre plus efficace, d’autres y voient une rupture avec la tradition d’accueil du pays. Les associations d’immigrants soulignent l’importance des liens intergénérationnels dans la réussite de l’intégration et craignent que cette suspension ne fragilise le tissu social des communautés immigrées. Le gouvernement maintient néanmoins son engagement envers le principe du regroupement familial, présentant cette suspension comme une étape nécessaire pour renforcer durablement la capacité d’accueil du pays.
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