Le nouveau président ghanéen, John Dramani Mahama, a manifesté une volonté ferme de renforcer les liens avec le Mali, mais aussi d’élargir cette collaboration à l’ensemble des États membres de l’Alliance du Sahel. Alfred Mahama a transmis ce message lors d’une rencontre avec le chef d’État malien, le général Assimi Goïta, le jeudi 2 janvier 2025. Ce rapprochement intervient dans un contexte de tensions croissantes entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’AES, créée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger pour contrer l’influence perçue de l’organisation ouest-africaine.
Lors de son entrevue, Alfred Mahama a exprimé l’engagement du Ghana à œuvrer avec ces pays pour répondre aux défis sécuritaires de la région. En parallèle, il a remis une invitation officielle au général Goïta pour assister à l’investiture de John Dramani Mahama, prévue le mardi 7 janvier à Accra. Ce retour au pouvoir de Mahama est vu comme une opportunité de redynamiser la diplomatie ghanéenne, notamment en cherchant à apaiser les différends entre les blocs régionaux. En effet, le Sahel est depuis plusieurs années secoué par des attaques terroristes, des conflits intercommunautaires et des crises humanitaires. Le Ghana, en tant que pays stable et démocratique de la région, peut apporter une contribution significative à la résolution de ces problèmes. En renforçant sa coopération avec les pays de l’AES, Accra souhaite particulièrement contribuer à la stabilisation de la région, à la lutte contre le terrorisme et au développement économique.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé le 28 janvier 2024 leur décision de quitter la CEDEAO. Ces pays sahéliens, critiquant une ingérence étrangère et une absence de soutien dans leur lutte contre le terrorisme, ont opté pour une alliance alternative avec la création de l’AES en juillet 2023. Malgré ce retrait, ils ont maintenu des mesures favorisant la coopération avec la CEDEAO, notamment en supprimant les exigences de visa pour ses ressortissants. Cette démarche, selon les dirigeants de l’AES, vise à promouvoir les liens historiques, la fraternité et la solidarité entre les peuples africains. Cependant, la rupture entre l’institution sous-régionale et l’AES continue d’être alimentée par des désaccords, spécialement sur les sanctions économiques imposées aux trois pays et sur leur position critique vis-à -vis de l’influence française dans la région. Le retour au pouvoir de John Dramani Mahama au Ghana ouvre une nouvelle page dans les relations entre ce pays et ses voisins. Le président ghanéen a fait de la diplomatie régionale l’une des priorités de son mandat.
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