Depuis la fin de la colonisation, plusieurs pays africains ont mis en place des politiques d’accueil pour les descendants d’Africains déportés pendant la traite négrière. Ce mouvement de « retour aux sources » s’est intensifié ces dernières décennies, particulièrement dans les pays d’Afrique de l’Ouest. Du Sénégal au Ghana, en passant par le Nigeria, les initiatives se multiplient pour faciliter l’installation des Afro-descendants, qu’ils viennent des États-Unis, des Caraïbes ou d’Amérique latine. Ces politiques d’ouverture s’accompagnent souvent de dispositifs culturels et touristiques permettant aux visiteurs de renouer avec leur héritage africain.
The Guardian révèle dans un article récent l’attrait du Bénin depuis la mise en place du nouveau programme de citoyenneté destiné aux descendants d’Africains déportés. Le journal britannique illustre cette initiative à travers l’histoire de João Diamante, un chef cuisinier brésilien de 33 ans. Originaire de Salvador, une des principales villes ayant accueilli des noirs au Brésil, il témoigne avoir ressenti un sentiment immédiat d’appartenance lors de sa première visite à Cotonou : « La première chose que j’ai ressentie, c’est que j’étais chez moi. »
Cette connexion entre le Brésil et le Bénin n’est pas fortuite, souligne le quotidien. Le Brésil a reçu environ 40% des 12 millions d’Africains déportés pendant la traite négrière, dont une grande partie venait de l’actuel Bénin. Marcelo Sacramento, consul honoraire du Bénin à Salvador, explique au Guardian que « plus d’un million de Béninois sont venus à Bahia pendant l’esclavage« , ce qui représente aujourd’hui des millions de Brésiliens aux racines béninoises.
D’après l’article, cette initiative du président Patrice Talon vise à « guérir les profondes blessures » de l’esclavage. Pour faciliter ces retrouvailles, rapporte le journal, une liaison aérienne directe entre Salvador et Cotonou est en projet, qui réduirait le temps de voyage de plus de 20 heures à moins de 6 heures. Le Guardian conclut que malgré quelques questions techniques concernant la vérification des origines par tests ADN, cette démarche marque une étape symbolique majeure dans les relations entre l’Afrique et sa diaspora brésilienne. (Rejoignez la famille des abonnés de la chaîne WhatsApp de La Nouvelle Tribune en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)
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