Le phosphate constitue une ressource minérale stratégique pour l’agriculture mondiale, servant de composant essentiel dans la fabrication d’engrais indispensables à la production alimentaire. Cette matière première joue un rôle crucial dans la sécurité alimentaire internationale, alors que la demande en fertilisants ne cesse d’augmenter pour nourrir une population mondiale croissante. Le contrôle des réserves et de la production de phosphate représente donc un enjeu économique et géopolitique majeur, particulièrement dans un contexte où certains pays cherchent à diversifier leurs économies au-delà des hydrocarbures.
Un investissement massif dans la production d’engrais
La société minière saoudienne Maaden renforce sa position dans l’industrie des fertilisants avec la signature de contrats de construction d’une valeur de 3,45 milliards de riyals, soit 919 millions de dollars. Ces contrats concernent son troisième projet d’engrais phosphatés situé à Ras Al Khair. Une filiale de l’entreprise chinoise « National chemical engineering » dirigera les travaux, qui nécessiteront un investissement de 325 millions de dollars sur une période de 22 mois. Le projet, dont le développement a débuté en 2016, vise à terme une capacité de production annuelle de 3 millions de tonnes d’engrais.
Ras Al Khair : un pôle industriel stratégique
La ville de Ras Al Khair, située le long du Golfe Persique, affirme sa position de centre névralgique de l’industrie minière saoudienne. Cette zone industrielle abrite déjà plusieurs complexes de production de phosphate et d’aluminium, témoignant de la volonté du royaume de développer son secteur minier. La concentration d’infrastructures et d’installations dans cette région facilite les synergies industrielles et optimise la chaîne logistique, de l’extraction à l’exportation des produits finis.
Maaden : un acteur clé de la diversification économique
Créée par décret royal en 1997, Maaden incarne l’ambition saoudienne de développer son secteur minier comme troisième pilier économique, aux côtés du pétrole et de la pétrochimie. L’évolution de son actionnariat reflète la transformation progressive du modèle économique saoudien. Initialement détenue entièrement par l’État, l’entreprise a ouvert son capital en 2008 avec l’introduction en bourse de 50% de ses actions sur le Tadawul. Le Fonds d’investissement public a ensuite renforcé sa participation à 65,44% en juin 2018, marquant l’importance stratégique de Maaden dans la politique industrielle du royaume. Ce nouveau projet d’engrais phosphatés démontre la détermination de l’Arabie saoudite à consolider sa position sur le marché mondial des fertilisants, tout en réduisant sa dépendance aux revenus pétroliers.
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